Quelques secondes plus tard, c'est fini !
C'est tout !
Toan : oui, c'est fini !
Il va à l'ordinateur et me montre la courbe
Un trou de 15 dB centré sur 40 Hz avec des pentes très raides, puis un plateau à + 15 dB juste au dessous jusqu'à environ 100 Hz, enfin un plateau ondulé... mais au dessus la bande passante d'une enceinte typé grosse Tannoy : une ligne qui descend régulièrement vers l'aigu avec une belle régularité vu l'échelle dilatée de la mesure.
Surtout belle similitude des deux courbes, sauf le trou à 40 Hz plus important à gauche qu'à droite : normal les deux enceintes ne sont pas disposées à la même distance du mur latérél...
ça pourrait être pire, mais le grave : c'est pas étonnant que je le trouvais grassouillet
Ensuite, il faut choisir parmi des courbes qui sont en mémoires dans le TACT pour qu'il applique sa correction à celles du couple enceintes/Pièce...
Chanche inouie : l'une d'elle ressemblee à s'y méprendre à celle mesurée au dessus du grave... sauf dans le grave !
Il la superpose donc à l'autre en prenant le 1000 Hz comme référence et place des points mobiles sur la courbe modéle pour corriger celle des enceintes dans le grave et juste à 5 Khz pour combler un petit trou.
Et il applique :
En quelques instants, c'est fait...
Y a plus qu'à écouter...
On en était là !
Donc on écoute : le Marian Anderson
Elle est là, un peu plus mince, sa voix encore plus nuancée, la moindre inflexion, la moindre nuance de son chant, des inflexions, son timbre si particulier de contralto et cette présence physique de la chanteuse...
Le piano est un peu plus éloignée d'elle qu'avant. Son grave est plus léger, plus alerte, le son laisse passer le grain si particulier des Steinway américains et des prises de son de cette époque faites avec des micros à tubes qui donnent un son si particulier au piano, le même exactement que celui des disques de piano de Vanguard ou de ceux de la Connoisseur Society ou de Mercury pour le piano solo. C'est un son unique qui fait sonner le piano comme un vieux Erard.
C'est assez bluffant, je dois dire, tellement on est happé par la musique, scotché par cette chanteuse incomparable : vraiment l'une des plus grandes du XXe siècle.
Puis, faut bien écouter autre chose quand même ! Toujours pas trouvé le Sacre
Mais signe intéressant : on écoute et on enlève pas le disque, on écoute pas le TACT, on écoute une immense artiste...
Tiens ! Et Horowitz !
Dans la série que lui a consacré DGG, il y a un Standchen de Schubert, transcrit pour piano seul par Liszt.
Je le mets
Je monte le volume, jusqu'à un niveau réel et on regarde Horowitz jouer. On entend la moindre inflexion de son jeu, on entend la moindre inégalité de doigts, le moindre accent et contrechant, tous les plans sonores de son jeu et de l'oeuvre sont là autonomes, chaque ligne à une vie propore et pourtant tout est fusionné avec une cohérence épatante. Jusqu'au timbre si particulier de son piano, si clair, mais avec un jeu timbré (il appuie beaucoup le chant, à la façon ancienne). ça chante comme c'est pas possible et rien ne vient s'interposer entre le piano et l'auditeur. C'est troublant et d'une intensité artistique unique qui m'a rappelé le jeu d'Horowitz en vrai. C'est un son de piano unique et impossible à décrire.
Puis je mets le concerto de Sibélius pour violon par Accardo et Colin Davis. Un des premiers CD publiés par Philips. Son un peu raide, mais prise de son interessante car le micro est contre le violon et l'orchestre derrière.
C'est ça qu'on entend et que j'ai toujours entendu... cependant, le grave du finale du concerto, les rafales de l'orchestre tout ça passe avec une présence et une absence d'inertie dans le son tout à fait singulière et jouissive.
Tiens ma voisine arrive !