corsario a écrit:Salut,
alors il y a deux choses qu'il ne faut pas confondre :
1) la résolution de l'enregistrement (si c'est un CD c'est 16/44.1, si c'est un DVD-audio ça peut-être 24/96, si c'est un SACD c'est équivalent - pour faire vite - à du 24/192).
2) la résolution de la platine. Une platine 24/96 comme la Carat par exemple va prendre un CD classique (en 16/44.1) et rééchantillonner en 24/96 (mais sans créer d'information qui n'existe pas) avant de convertir en analogique.
Ca, c'est encore autre chose. En fait, nous avons
1-La résolution du master : on voit souvent l'étiquette "qualité 24 bits" sur les CD remasterisés. Pure démagogie, le CD reste un 16 bits tout ce qu'il y a de plus standard.
2-La technique de transfert master -> CD, là, les firmes ayant breveté et commercialisé certains algorithmes de calcul (Sony, notamment) n'hésitent pas à crier sur les toits que le CD conserve la dynamique 20 ou 24 bits du master (à certaines fréquences). Ici aussi, pure démagogie, sans algorithme commercial, on utilise des algorithmes standards tout aussi bons et qui conservent des tas de bits de dynamique en plus des 16 du CD, à certaines fréquences.
3-La résolution du CD : 16 bits, avec une astuce pour monter un tout petit peu plus haut en HDCD : un règlage de volume interne au convertisseur qui baisse le son dans les pianos et qui le monte dans les forte.
4-A la lecture, le resampling éventuel. 24 bits 96 kHz, par exemple.
5-L'oversampling, systématique sauf sur les DAC ésotériques NOS, et qui vient en plus du resampling.
6-La technique de conversion : 1 bit, 16 bits, 18 bits etc.
corsario a écrit:Il n'y a aucun intérêt à faire ça. C'est juste que les convertisseurs d'aujourd'hui sont tous 24/96 (et même maintenant 24/192), car ces puces fabriquées en série peuvent ainsi se retrouver dans plein d'appareils différents et doivent pouvoir convertir du CD, mais aussi du DVD-A, du Blu-Ray, etc... Comme 24/192 est la résolution ultime, les constructeurs ne s'embêtent pas et mettent ça dans leur lecteur : qui peut le plus peut le moins. Alors c'est un peu bête de rééchantillonner un signal 16/44.1 en 24/192 mais bon... *
En fait, le bon usage d'un convertisseur, c'est de le faire travailler en 44100 Hz 16 bits pour lire un CD. La plupart des convertisseurs, à l'exception peut-être des plus bas de gamme, destinés par exemple aux HP intégrés des ordinateurs portables, peuvent tourner à différentes fréquences.
Convertir le 44.1 kHz du CD en 96 kHz, puis régler le convertisseur en 96 khz, au lieu de régler directement le convertisseur en 44.1 kHz est une opération qui s'est généralisée dans les ordinateurs (à 48 kHz) afin de mélanger plusieurs sons de fréquence d'échanitllonnage différente. Elle n'a aucune utilité dans un lecteur de CD, sur le principe ne peut que dégrader le résultat (mais en pratique, cela ne change pas grand chose).
corsario a écrit:Revenons à la source (le point 1). Là par contre c'est fondamental. Pour faire une analogie avec la photo numérique, le CD ça serait du 3 Mpixels, et le 24/192 (ou le SACD) ça serait une photo en 10 Mpixels : sur un grand écran on va voir la différence. En audio c'est tout simplement la différence entre un enregistrement donné sur la couche CD ou sur la couche SACD : ce n'est pas négligeable et sur un bon système on entend très bien la différence.
Il y a toutefois une différence quantitative. L'oreille humaine a une résolution maximale mesurée vers 12 à 18 kHz, et le resampling, lui augmente la définition du CD de 20 kHz à 40 ou 80 kHz (c'est égal à la fréquence d'échanitllonnage divisée par deux, moins la zone de travail du filtre). C'est-à-dire au-delà de la résolution maximale de l'oreille.
En photo, par contre, les écrans ont toujours une résolution maximale inférieure à celle de l'oeil.
Pour faire une bonne comparaison, il faudrait parler des tirages papier professionnels, dont la résolution est de 300 dpi, à peu près celle de l'oeil (cela dépend beaucoup de la vision du sujet, les myopes voient mieux de près sur les tirages papier, et les presbytes mal). On se demanderait alors si monter la résolution à 600 dpi, par exemple, améliorerait l'image. Attention, le jet d'encre ne compte pas, car sa résolution varie selon les couleurs. De plus, les fabricants affichent des résolutions interpolées, comme dans les lecteurs de CD.
corsario a écrit:Maintenant les lecteurs CD 24/192, ça serait des lecteurs auxquels on donne une image en 3 Mpixels (CD) et qui la rééchantillonnent en 10 Mpixels (24/192) avant de la convertir en analogique : aucun ou très peu d'intérêt.
L'analogie est bonne. On voit alors que selon les algorithmes, l'image comporte plus ou moins d'effets d'escaliers résiduels. Par contre, on n'a pas d'équivalent de l'algorithme de base des convertisseurs, qui pourrait servir de référence pour la résolution originale. Ce n'est pas du tout comme de conserver les petits carreaux de l'image (ça, ce sont les convertisseurs sans suréchantillonnage, dits 'NOS').
corsario a écrit:Et puis on peut aussi se passer de tout ça et utiliser un PC, qui sait lire tous les formats si on a une carte son ad-hoc (24/192).
Certes, mais gare au choix de la carte son. Creative, par exemple, a été condamné aux Etats-Unis pour avoir vendu mensongèrement la carte Audigy 1 comme une 24/96, alors qu'elle ne dépasse pas le 24/48. Il y a eu aussi les SB Live, très critiquées pour la qualité médiocre de leur rééchantiolonnage interne de 44.1 à 48 kHz, qu'il est impossible de contourner (le convertisseur est verrouillé à 48 kHz). C'est à cette époque que Foobar2000, par exemple, a inclus un rééchantillonneur 48 kHz pour éviter que la carte son ne fasse la conversion elle-même.