vincent128 a écrit:
Ce qui est tordu c'est l'institution de cette taxe sur les supports vierges : tout le monde sait bien, et les calculs de la comission le montrent bien, que les CD-R sont largement utilisés pour faire copies de CD ou DVD dont les bénéficiaires ne possèdent pas l'original. Même la comission montre bien dans ses chiffres et dans ses calculs que plus personne ne croit à la "copie privé pour l'usage exclusif du copiste".
Mais ces copies se faisant de manière très diffuse et en petite quantité à la fois, il n'y a pas de gros contrefacteur à arrêter et condamner!
Oui, c'est tordu dans les faits, mais en théorie, c'est cohérent!
La loi suppose simplement que ses sujets sont de bonne foi et ne feront que des copies légales, copies qui donnent lieu à une certaine compensation de la perte des droits de l'auteur grâce à la taxe sur les supports vierges. Pour ceux qui contreviennent aux droits patrimoniaux des auteurs, il y a des sanctions, civiles comme pénales! Théoriquement, donc, le système conserve assez bien sa cohérence... si on n'envisage pas, par exemple, la situation ou une personne utilise un CD-R pour assurer la sauvegarde de ses données personnels... Cette situation devrait, en principe, donner lieu à un remboursement de la taxe sur ledit support.
Au final, la loi court après la réalité sans la rattraper.
Elle n'aurait pas à le faire si toutes les personnes adoptaient un comportement moral
Pour reprendre le cas de la copie : les lobbies étant ce qu'ils sont, il fallait compenser le manque à gagner, d'où l'institution de la taxe. Elle ne rend pas la copie légale pour autant, mais ça y ressemble!
Ca y ressemble, sans doute, et encore de très loin, mais il semble bien qu'il soit nécessaire de mettre les choses au point: la taxe sur les supports numériques enregistrables ne légalise pas la reproduction d'une oeuvre sans autorisation de l'auteur, nonobstant la possiblité de faire une copie privée!
C'est un peu comme si le gouvernement disait "il est toujours interdit de fumer du hashich, mais comme c'est très répandu et pas vraiment dangereux, mais que ça commence à représenter un manque à gagner important pour l'état, on va instaurer une comission pour savoir comment faire payer la TVA aux dealers, et comment adapter les taxes du tabac au cas de la marijuana et du hashich"...
Ca serait surréaliste, non?
Note que pas mal d'activités économiques illicites sont taxées par le fisc lorsqu'elles sont découvertes: la prostitution, le traffic de drogue, ...
Rien que du droit pur , là-dedans: le droit fiscal est un droit autonome qui a ses propres concepts; il n'est pas subordonné aux autres branches du droit.
Pour lui, dès lors qu'il y a une assiette taxable en vertu d'un texte, il peut mettre un contribuable en recouvrement. Un souteneur ou un dealer se fait du blé? C'est un bénéfice commercial soumis à l'impôt...
Dans le cas présent, on peut estimer que le prélèvement fiscale, loin d'être une légitimation -comme certains le disent à propos de la prostitution- n'est que la sanction contre ceux qui ont cru pouvoir se mettre en marge de la loi. Même si, il faut bien le dire, pour l'Administration fiscale, il n'y a derrière ces recouvrements que la volonté d'accroître les revenus de l'Etat. L'efficacité est d'ailleurs la raison d'être de ce droit fiscal qui vit dans son propre monde.