Compte-rendu:
J'ai pu garder le LK970 quelques temps, assez pour bien en faire le tour, et d'ailleurs je remercie largement Sebaix de me l'avoir ainsi laissé... de toute façon il n'était pas disponible!
Sur ce modèle, l'optique est différente des modèles type w11000 x12000 qui bénéficient déjà d'un très bon caillou. Mais ici on est sur un élément de qualité encore supérieure, et cela se ressent dès les premières images. Globalement cette optique, associée au laser, affiche un superbe lissé avec du relief, de la densité et un réalisme de l'image (que l'on ne retrouve pas sur des machines plus conventionnelles), un bon sens de la tridimensionnalité et un rendu vraiment reposant (laser), cinéma et pourtant aussi détaillé que l'image doit l'être. En qualité d'image pure c'est le haut du panier.
Concernant les AEC, une fois calibré j'en vois presque plus. Je dirais que j'en ai vu moins qu'avec le marantz et le w11000. Sensible s'abtenir.
Le laser est dimmable sur une échelle de 0 à 100 en mode personnalisé, ce qui permet d'adapter la lumière sur tout types d'écrans, des plus petits jusqu'aux plus grands. Sur ma toile, le laser était sur 70 pour un écran technique 16.9 de 3.40 de base. La température de couleur varie énormément selon la gradation de laser choisie. Par exemple, à 100% du laser, la température doit être aux alentours de 7500-8000K, mais si on l'abaisse à 65, elle se retrouve à 6000K! Lors de la calibration il faudra donc trouver le bon pourcentage du laser, en sachant que lors de la phase du réglage de la température du blanc, le fait de monter les valeurs de Gain du bleu fera regagner de la lumière. Heureusement l'amplitude des réglages à ce niveau est bien présente, aussi bien en valeur positive que négative pour les Offsets et Gains. Le projecteur dispose également d'un mode ECO et d'un mode NORMAL (pleine puissance de la lampe). A noter qu'en mode personnalisé avec gradation du laser, la ventilation tourne comme en mode normal, seul le mode ECO baisse de régime. Le projecteur est un peu bruyant en mode normal et acceptable en mode éco. Personnellement, je ne suis pas vraiment gêné, il faut ce qu'il faut vu la lumière disponible... Un mode smart éco aurait été appréciable.
Quelques valeurs mesurées en Foot lambert: contexte elite screen 3d 3.40 de base 16/9.
Max Fl calibration 6500K GAMMA 2.35 mode lampe NORMAL: 37FL!
Valeur du noir (résiduelle de blanc présente dans le noir en réalité): 0.107
blanc: 127.064
Contraste ON/OFF 1186.1
Mode normal non calibré 47FL
Mode ECO calibré 31 FL
J'ai effectué deux calibrations: REC 709 6500K gamma 2.4 17Fl et DCI 6500K gamma 2.6 17FL.
Pour la 1ère calibration j'ai préféré calibrer sur un espace srgb et plage totale 0.255 à cause des origines data de la machine, et j'ai utilisé le mode image qui porte le même nom (SRGB). En pratique j'aurais très bien pu le faire en rec709 mais c'était plus simple de cette manière et ça ne change pas grand chose au final.
Calibré à 17FL la valeur du noir est de 0.053, blanc 52.577 le natif est de 1200.1.
J'ai relevé le contraste ANSI à plus de 700.1!!
Pour la calibration en DCi j'ai choisi le mode cinéma, le gammut de base rate le vert et le rouge mais suit tranquillement le DCI jusqu'à 75% de saturation et un peu plus selon les couleurs, ce qui fait qu'en pratique, dans un film, la différence est minime entre un vrai gammut DCI calibré (comme sur mon x7500) et celui du BenQ. On bénéficie des teintes comme au cinéma avec un beau réalisme des couleurs, quelque chose de bien plus contrasté qu'avec un espace couleur plus restreint. L'image est plus vivante, plus charnue. Le gamma 2.6 est tenu sans aucun problème et est linéaire. La machine dispose d'un "color enhancer" qui pourrait servir dans certains cas (cas d'un bruhd hdr) et sature largement les couleurs sur 10 paliers.
Les valeurs de contraste ne bougent pratiquement pas dans ce mode DCI calibré.
Le projecteur ne bénéficie pas d'aide à la fluidité mais je n'ai pas vraiment ressenti de manque à ce niveau. C'est bien mieux qu'au cinéma mais un poil moins fluide sur certains plans qu'avec une interpolation. Au moins on sait qu'il n'y a rien de trafiqué (et certains préfèrent).
La qualité de mise à l'échelle à l'aide du xpr est neutre c'est-à-dire qu'elle ne rajoute rien mais n'enlève rien non plus. On peut jouer du pixel enhancer en parallèle qui agit comme un super résolution sur 10 paliers et ne rajoute pas d'artefacts. C'est un bon traitement qui agit progressivement et l'optique de la machine encaisse très bien. Le réglage de netteté neutre, lui, va faire office "d'edge contour": on ne dépassera pas une valeur de 4 (réglage effectué sur mire de sharpness).
J'ai préféré malgré tout sortir en upscale 2160p à partir de la platine samsung ubd k8500, qui au fil des firmwares s'est bien améliorée dans sa qualité d'upscale et qui s'est très bien mariée avec la technologie du BenQ. Au vu des résultats honorables obtenus, j'ai eu la flemme d'aller chercher la pana ub9000 d'un ami... J'aurais peut-être dû pour d'autres raisons, mais bon...
Un câble actif comme le mcable ou sagemcom, n'est pas vraiment approprié pour le BenQ. Pourquoi? Tout simplement parce que le projecteur est très précis de base, et que l'algorithme en charge du traitement en fait un peu trop, associé à la technologie 0.67 XPR.
Dans un contexte BRUHDR, il y a différentes manières de procéder pour arriver à un bon résultat avec un projecteur qu'il soit natif hdr ou non (à savoir qu'un projecteur réellement hdr comme peut l'être un tv oled n'existe pas en réalité...). Certains vont se servir de madvr, d'autres vont utiliser les réglages offerts par les platines Panasonic. Dans mon cas, et puisque j'avais la Samsung sous la main, j'ai simplement laissé la platine opérer une conversion hdr vers sdr, et j'ai implanté une température de 6500K avec un gamma de 2.6 et un tweak de contraste monté à 80 (50 par défaut). La conversion opérée par la platine enlève facilement 30 à 40% de lumière, mais au vu de la puissance lumineuse en réserve il n'y avait aucun problème. C'est une manière d'exploiter le format 4k avec ce type de machine mais il existe d'autres manières. Toujours est-il que c'est la première fois que je vois une très nette différence en qualité d'affichage entre un br et sa version uhd. Tout est absolument vraiment supérieur et ce, même si le master de départ du BRUHD est 2K. Le contraste natif et la résiduelle se densifient dans ce contexte.
Quelques clichés de très près sur la restitution en 4K: (à cause de la qualité moyenne des clichés, le visionnage sur un smartphone est à privilégier pour une meilleure représentation de ce qui est visible en vrai).
Double clic :
50cm de l'écran:
20cm:
Puis 10 cm:
Globalement la netteté d'un rendu 4K est rendue comme il se doit avec une inexistence d'aberrations chromatiques en tous genres qui viendraient gâcher le tableau. On remarque également la relative neutralité de la toile qui, même de très près, ne met pas en avant des éléments disgracieux de type paillettes (speckle).
Pour conclure: une machine qui n'est pas parfaite mais qu'il convient de plutôt intégrer dans un environnement "dédié" éventuellement avec une toile technique pour compenser d'une certaine manière son contraste natif. Son contraste ANSI relevé à 700.1 lui permet la meilleure restitution avec des noirs aussi profonds qu'ils peuvent l'être sur scènes de jour. C'est aussi l'assurance d'avoir un bon contraste intra-image, c'est-à-dire que les scènes sombres avec quelques points lumineux (ou mixtes avec plus de lumière) sont très bien rendues. A titre d'exemple le fort ANSI permet dans mon environnement de tenir des bandes cinémascopes d'un noir profond alors que la machine affiche plus de 30 FL, ce qui donne une certaine dynamique à l'image... je crois. En qualité d'image pure, pour moi et pour d'autres forumeurs autour de moi qui collectionnent les dlp hdg (marantz sim2...), cette machine propose, entre l'association du laser et de son optique, une image d'une plus grande qualité encore que ces glorieuses machines. Des points faibles, c'est vrai, mais beaucoup d'émotions et une image vraie pour le reste.
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout.
Quelques screens à titre illustratif. Pour ceux qui ont de l'expérience et le coup d'oeil, on y entrevoit (j'ai bien dit "entrevoir"
) certaines qualités. Globalement la sensation de contraste et de résiduelle que l'on peut voir est réaliste quoiqu'un peut meilleure sur les screens. La colo on en parle pas hein, j'ai même pas fait la balance des blancs de l'appareil photo, alors si on pouvait éviter de décortiquer
Simplement c'est toujours sympa d'avoir des images.
Double clic
Lumière allumée puis de jour