Test et CR utilisateur HCFR : Sony VPL-XW7000ES

Test et CR utilisateur HCFR : Sony VPL-XW7000ES

Compte-rendu de Nicolas_DTSman

 

Pour ce test multivoix, j’ai eu l’opportunité de voir à l’œuvre le Sony XW7000 dans 3 configurations distinctes successives :

  • Chez Dominique_domin sur 2m40 de base d’image au format 16/9
  • Chez Laurent_Minirama90 sur 4m50 de base d’image au format 2.35
  • Chez moi sur 3m60 au format 2.35 et 2m75 de base d’image au format 16/9

 

Avant de poursuivre, je tiens à préciser que les pages suivantes contiennent des photos prises de l’image projeté du vidéoprojecteur. Prendre une photo représentative d’une image projetée est un exercice difficile. Ces photos ne reflètent donc pas avec exactitude le rendu réellement observé. Elles sont donc avant tout là à titre d’illustrations, pour étayer le ressenti écrit qui l’accompagne.

Je vais donc vous faire un retour de mes impressions en suivant l’ordre chronologique de ces tests.

 

Chez Dominique_domin

En tout premier lieu, j’ai pu voir le XW7000 fraîchement sorti de carton chez Dominique_Domin.

Une salle dédiée avec une toile microperforée ScreenLine de gain 1 de 2m40 de base. Une base que l’on pourrait penser trop faible eu égard à la puissance lumineuse de 3200 lumens du Sony. Donc un premier cas de test très intéressant.

Sur cette base laser à 50% de puissance nous avons mesuré 150Nits environ, ce qui laisse entrevoir toute la puissance lumineuse à disposition de l’appareil. Pour un usage SDR, il ne faudra pas hésiter à réduire la puissance du laser au mini pour ne pas être trop ébloui et préserver un minimum le résiduel (i.e la bonne tenue des noirs).

Nous commençons par quelques extraits en bluray 1080p SDR.

En dosant bien le Reality Creation, on obtient une image définie sans être dure.

Un autre bon point concerne la bonne uniformité de l’optique. C’était particulièrement visible sur le bureau Windows de l’ordinateur qui a servi aux mesures. Les icônes du bureaux sont nettes même au bord de l’écran, contrairement à mon précédent XW5000 pour lequel la netteté n’était pas parfaitement uniforme. À noter que chez Dominique seul le lens shift vertical est utilisé pour descendre l’image. D’une manière générale, l’usage trop poussé d’un lens shift peut conduire à une perte d’uniformité de netteté.

Sur un extrait de film en 2.35, on constate le revers de la médaille d’une telle puissance lumineuse, à savoir le résiduel, ici bien visible dans les bandes noires cinémascopes.

De toute évidence, et pour l’avoir mesuré à plusieurs reprises, le contraste natif de cette nouvelle gamme XW, que cela soit le 5000 ou ici le 7000 ne dépassera pas les 8000:1 environ (laser dynamique coupé).

Fini donc le niveau de noir offert par la gamme à lampe type VW590 et également les précédents haut de gamme VW870/890 qui pouvaient tous dépasser les 10000:1 même dans un environnement non dédié. D’autant que plus un projecteur est lumineux, plus le résiduel sera élevé. En somme ce qu’on gagne dans les hautes lumières on le perd dans les basses lumières.

A contrario, le point fort du XW7000 est bel et bien sa luminosité très appréciable en HDR chez Dominique.

Tout cela fait que nous nous empressés de passer plusieurs extraits du film Aquaman : scène de nuit devant le bar (vers 30min), scène de zénith (vers 1h20) ou bien encore la fameuse scène de la rosace (vers 50min).

Clairement le rendu est au rendez vous. Les scènes de nuit ne sont pas bouchées comme j’ai pu le constater à plusieurs reprises sur son petit frère le XW5000. La rosace ressort parfaitement définie en ayant préalablement choisi le mode HDR10 sur le Sony, mode prévu pour les masters encodés à Max 4000Nits, cas de ce film.

Nous avons aussi testé le même film mais lu en activant le Dolby Vision à la source (LLDV) avec un Edid à 1000Nits.

Là, on peut se permettre de rester en mode HDR Reference sur le Sony, mode prévu pour les master encodés à Max 1000Nits, pour un rendu similaire à l’arrivée.

Toujours sur ce même film, autant les scènes tournées au format 2.35 pèchent par le rendu du noir entaché par un résiduel trop élevé à mon goût, autant pour les passage tournés en Imax 1,85, toute la toile est occupée, l’immersion et le rendu sont alors vraiment très bon.

Un HDR vraiment dynamique dans ces conditions. De mon point de vue, il manque néanmoins quelque peu de luminosité sur certaines scènes intermédiaires comme la scène du marché mais le bilan est globalement positif sur ce film.

Nous enchaînons donc plusieurs films en HDR, comme The Revenant ou bien encore le récent Top Gun Maverick. Le rendu est homogène et toujours correct, à un défaut près qui ressort plus ou moins régulièrement en fonction des plans des films, à savoir les artefacts produits par le système de compensation de mouvement Motion Flow en mode Bas.

Après quelques essais préalables, le mode TrueCinema ou le mode « Arret » qui respecte la cadence 24p des films ne m’a pas convenu en terme de fluidité : trop de rémanence dans les travellings, ce qui a aussi pour effet de réduire la sensation de détachement des plans.

Toujours est-il que la puissance lumineuse à disposition sur ce XW7000, associée à la finesse de l’image 4K qui reste naturelle permet un rendu démonstratif des supports UHD en HDR.

 

Chez laurent_minarama90

Dans un second temps, nous avons mis en œuvre le XW7000 dans la grande salle dédiée de Laurent. La toile utilisée est un modèle Oray microperforée ScreenLine de 4m50 de base. Autant dire que, dans ces conditions, la luminosité à disposition sur le Sony sera entièrement exploitée.

L’appareil est posé derrière le second rang à environ 7m de la toile :

Avant de commencer nos tests, nous avons procédés à quelques mesures.

Une fois la balance de blanc réalisée, laser au minimum, nous avons obtenu 26Nits et laser au maximum 58Nits.

Dans ces conditions, laser dynamique coupé, réglé à 100%, le résiduel est alors de 0.012Nits pour un contraste natif de 4873:1. Ce même résiduel peut descendre à un pallier minimal de 0.005Nits en baissant la luminosité du vidéoprojecteur.

Le laser dynamique en mode limited ou full permet de réduire le résiduel au prix d’une perte de luminosité, et donc de détails dans les scènes sombres. Personnellement, je ne suis pas convaincu par son utilisation. J’aurais préféré une gestion dynamique du laser qui n’intervient que dans le cas d’un fondu noir pour limiter le pompage et donc la baisse de luminosité sur les scènes sombres.

La toile de Laurent est au format 2.35 cinémascope. Le Sony propose alors un menu nommé « blanking » indispensable pour cacher l’image qui déborde du cadre.

Cependant le réglage est limité à 120pixel maximum ce qui, hélas, ne permet pas de cacher la totalité nécessaire au cadrage 2.35. Je ne comprends toujours pas pourquoi subsiste une telle limitation et ce depuis plusieurs générations d’appareils Sony. C’est dommage, car la petite bande d’image qui déborde du cadre est visible sur les images claires et entrave légèrement l’immersion.

Pour nos tests, nous avons privilégié le réglage du laser à 100% qui offre un confort visuel d’excellente facture sur une telle base. Et c’est particulièrement le cas pour les films SDR 1080p.

Dans ce registre le XW7000 fait un excellent travail (testé sur 1917 ou Top Gun). La base étant plus grande que chez Dominique, le niveau de noir m’est apparu bien plus satisfaisant. Le Sony offre une image alliant définition et douceur (Reality Creation réglé sur 40-45 en moyenne, tout autre process coupé).

Nous avons principalement concentré nos essais sur la lecture des films UHD.

La gestion HDR du Sony alliée à la puissance lumineuse seront-ils suffisant pour rendre justice à ce format complexe de mise en œuvre en vidéo projection ?

Après divers extraits comme The Revenant, Top Gun, Alita ou 1917, nous arrivons à la conclusion qu’il manque quelque chose dans la gestion HDR du Sony pour être exploité sur une telle base.

Globalement l’image manque de contraste, les scènes intermédiaires manquent de dynamique. J’oserais même qualifier le rendu de « terne ».

À film identique je préfère de loin le rendu du master SDR.

Les réglages Dynamic HDR Enhancer et Color Enhancer apportent un petit gain de dynamique intra-image, mais cela reste insuffisant dans le cas présent. Il y a cependant un film, avec lequel, le Sony s’en sort mieux que les autres, c’est Aquaman. Comme ce film utilise une grande plage dynamique (encodage 4000Nits) et que la courbe HDR cible du Sony donne la priorité aux hautes lumières, le résultat est bien plus probant. Hélas, sur bon nombre de films notamment en 1000Nits, le rendu n’a pas le niveau escompté.

Nous avons donc ajouté dans le traitement vidéo le scaler de Laurent, un MadVR Envy Pro intégrant le DTM (Dynamic Tone Mapping) de MadVR.

Dés lors, c’est le scaler qui se charge du traitement HDR pour ressortir le flux vidéo en SDR BT2020. Verdict sans appel, nous avons eu l’impression de redécouvrir le projecteur : meilleur contraste, meilleure dynamique intra-image. Les scènes mixtes sont mieux mises en lumière. Une impression de noirs bouchés en revanche, sans doute perfectible avec un meilleur réglage de l’Envy, que nous n’avons pas eu le temps d’optimiser pour une utilisation spécifique avec le XW7000.

On se rend bien compte que le XW7000 a tout pour sortir de superbes images, mais qu’il peut être pénalisé par les réglages à disposition qui montrent leurs limitations dans la gestion du HDR. C’est particulièrement mis en évidence avec le grand écran (4.5m de base) de la salle de Laurent.

 

– lien vers le sujet HCFR dédié au SONY VPL-XW7000ES : https://www.homecinema-fr.com/forum/projecteurs-uhd-4k/2022-sony-vpl-xw7000es-proj-laser-4k-maj-t30120939.html

 

 

 

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