Donc je me suis rendu hier en fin d'après-midi à Landen (une cinquantaine de kilomètres de Bruxelles) pour écouter une paire de Wilson Benesch ARC
http://www.esw.be/
En fait Patrick Winnen ne dispose plus que d'une dernière paire d'enceintes:
Voilà donc la Wilson Benesch ARC...
Je vous joins le lien pour la voir pleine page sur le site choisi :
http://www.hiboox.com/lang-fr/resultat. ... pg&error=0
Il m'explique pourquoi il ne vend plus que cette paire parce que je lui demande. Il travaillait avec un importateur allemand qui n'assure plus le suivi parce que la politique de prix pratiquée par WB n'était pas toujours correcte (différence de prix importante pour les marchés britannique et continental), nécessité de distribuer des produits très HDG et donc très chers, trop chers pour une diffusion suffisante (pour rappel, la square two est un tout nouveau produit, le premier dans la gamme moyenne + de 3000 EUR, l'ARC, ancienne entrée de gamme est à près de 5000 EUR).
On branche les enceintes sur mon ampli MF A3.5 et on branche une source d'entrée de gamme, le Rega Planet (upgradé Apollo). J'ai pas noté les câbles de modulation, les câbles enceintes non plus, c'est de l'entrée de gamme et il y a même un brin sur une des bornes où deux fils sur trois sont déconnectés...
Le local est petit et l'acoustique très peu amortie, froide... Comme je l'ai dit, je ne suis vraiment que profane en la matière, mais j'ai l'impression que les murs assez nus, le plafond bas, le maigre tapis au sol, tout cela ne favorise pas le réchauffement de la musique.
Tout est froid d'ailleurs, mon ampli qui sort du coffre de la voiture, la pièce qui n'est pas vraiment chauffée (le magasin n'ouvre qu'après 17 heures car apparemment le propriétaire exerce une autre profession durant la journée). C'est drôle comme il me semble que des éléments autres que la musique elle-même me semblent susceptibles d'influencer une écoute, comme pour un vin dont beaucoup va dépendre des plats qu'il accompagne et du contexte de sa dégustation.
J'ai utilisé les mêmes disques que pour l'écoute des D15 et des Square two:
Les qualités perçues sont très proches de celles de mon écoute des square two (et ce n'est sans doute que normal puisqu'il s'agit des mêmes haut-parleurs, la différence résidant dans l'enceinte bibilothèque en carbone avec deux évents sous la base): très bonne définition, reproduction de tous les composants de la musique (gratté des cordes, tenues des notes, touches...), rythmique impressionnante (ces enceintes me semblent excellentes dans la reproduction de toutes les formes de percussion, comme par exemple sur ce disque ajouté à mes références:
http://www.ecmrecords.com/Catalogue/ECM ... vredir=712
), vitesse...
Mais je n'ai pas perçu la même magie que lors de l'écoute des square avec une source au top (pour rappel NAIM CDX2) et le même ampli à Zevenbergen.
Notamment sur la voix de Nathalie DESSAY
http://www.amazon.fr/gp/product/images/ ... 78&sr=1-12
dans le morceau Per Te Lasciai La Luce
je n'ai pas ressenti la magie alors que j'étais "sur le cul" la fois passée...
Alors, c'est peut-être la source comme je pense le soulignais Dinosaure77... où l'acoustique, ou le froid de canard, ou tout simplement l'incapacité des bibliothèques à timbrer les voix, où le fait que c'est tellement rigide le carbone que c'est trop parfait, trop analytique, trop froid...
Comme je l'avais évoqué avec les D15, il me semble que le plaisir de la musique, ce n'est pas la fidélité absolue (d'ailleurs inaccessible, comme l'étoile ou le Graal...), mais la reproduction de timbres qui nous plaisent, nous charment... La beauté (artistique ou esthétique) est d'ailleurs une notion impossible à définir avec précision, elle reste assez subjective. Si la qualité ressentie d'un système hifi pouvait s'évaluer relativement à sa capacité à reproduire les sons tels qu'ils étaient diffusés à l'origine de l'enregistrement, cela serait facile de déterminer les très bons systèmes (il suffirait peut-être de prendre des mesures)...
Mais comme dans la salle de concert (qui sert souvent de référence), l'écoute est la seule mesure véritable de la beauté ressentie ou perçue. J'ai dernièrement assisté avec mes élèves à une exécution du concerto pour piano n°5 de Beethoven dans la salle Henri Le Boeuf dessinée par Victor Horta et réputée pour son acoustique (surtout depuis qu'on l'a restaurée dans les matériaux d'origine voulus par l'architecte). Nous étions placés au deuxième balcon (places économiques) et c'est un désespoir car le piano s'entend à peine... L'année dernière, nous avions eu droit à un concerto de Prokofiev avec Elisabeth Leonskaya et nous étions en fauteuils d'orchestre sur la droite. Là on a pris une claque avec le piano, mais pour les cordes, les violoncelles et les contrebasses ont dominé les débats... J'ai préfére, parce que ça déménage et pour les jeunes aussi, c'était impressionnant. Cela dit, dans les deux cas, c'était déséquilibré et s'il prenait à un ingénieur du son l'idée saugrenue de placer ses micros, soit au deuxième balcon, soit sous la scène à droite, on le prendrait pour un incapable ou un fou.
J'en reviens donc à mon écoute. Tout était extrêmement détaillé et précis, rien n'était oublié, rien n'était pardonné non plus... Mais sans que les aiguës ne soient douloureuses, je les ai trouvées trop présentes, impitoyables. Une musique comme paradoxalement désincarnée, avec des enceintes totalement absentes, inexistantes, mais en même temps, pas de présence ressentie de la chanteuse, de la basse de viole, du piano...
Bizarre. Peut-être avez-vous un avis, une explication à me donner... L'acoustique, la source, les enceintes, les trois...
D'après ce que j'ai lu, les bibliothèques seraient plus propres, plus tendues, plus rapides que les colonnes... J'ai lu aussi que les colonnes sont plus difficiles, tendance à "baver", qu'il n'y en a guère de bonnes en dessous de 4 ou 5000 EUR...
Bon, d'accord, les biblios dispenseraient moins de basses, de là à diffuser moins de timbres...
J'ai un peu eu l'impression que les ARC rejoignaient les THEMA d'Apertura: précison absolue, mais timbres décharnés... Et je reste sur ma faim, je ne suis pas séduit alors que les square dans les conditions où je les avais écoutées m'avaient totalement émerveillé...
Et à force, je vous avoue que je ne sais plus... A trop goûter, on finit par perdre le goût... Je goûte un médoc boisé... Bien. Du corps et tout cela. J'enchaîne avec un bon Bourgogne: voluptueux. Mais pas assez de corps, manque les tanins, une certaine âpreté... Oui, mais ce médoc, trop âpre... Et si j'essayais un Beaujolais, celui-ci suave, gai, gouleyant... Oui, mais il manque de corps... Et au bout du compte, on goûte les manques et les défauts et on n'apprécie plus les qualités...
Aïe, c'est comme cela qu'on devient idiophile??? Help.
Moralité, cette fois, c'est dit, je prendrai les SQUARE TWO. Reste à négocier l'affaire, à décider si je les importe ou non vu le prix anglais.
Et à signaler que si quelqu'un est intéressé par une paire de WB ARC (parce que je suis convaincu qu'on peut les adorer), voir le lien ci-dessus (et savoir qu'il y a moyen de faire une super affaire puisque Patrick me les propose à 3100 EUR alors qu'elles en valaient au départ plus de 4500)...