haskil a écrit:Pour avoir une qualité de filtrage dans l'aigu dont les effets ne se répercutent pas dans la bande audible il faut déployer des techniques qui expliquent encore partiellement le coût élevé des lecteurs CD.
Il me paraît bizarre que ce point puisse affecter le prix des lecteurs de CD. Un filtrage de qualité (source :
mesures Hardware.fr : pas d'ondulation visible sur la courbe de réponse, atténuation de l'ordre de 0.25 db à 20 kHz) existe sur la carte son Terratec Aureon sky, par exemple, et le prix moyen de celle-ci est de 50 euros (source monsieurprix.com, sans compter les promos à moins de 20 euros).
Je ne généralise pas à toute les cartes son. Les mesures sur Creative Audigy 2 (ondulations, -2 dB à 20 kHz) ou Terratec Aureon fun (-1.25 dB à 10 kHz), par exemple, sont bien moins bonnes.
haskil a écrit:Le 16/44 ne reproduit pas le 20 khz d'une façon satisfaisante. S'il le reproduisait on serait content je crois ! Mais pour que le 20 kHz le soit il faut une bande passante plus importante encore de façon à repousser loin, loin des problèmes qui ne doivent pas s'additionner avec ceux produits par l'enceinte.
(...)
Le 16/44 a du mal à reproduire le 10 Khz de façon excellente
Il s'agit là d'un vieux serpent de mer basé sur une incompréhension mathématique. Une fréquence de 20 kHz est parfaitement reproduite à une fraction de dB d'atténuation près) par un lecteur de CD.
Une fréquence est par définition une sinusoïde absolument pure. Un son complexe de fréquence donnée est une somme de fréquences pures.
Dire qu'il faut une bande passante supérieure pour reproduire une fréquence donnée est par conséquent un non sens, puisque par définition, la bande passante est l'ensemble des fréquences reproductibles par rapport à une certaine atténuation.
Ce que tu dis, c'est qu'une bande passante supérieure est nécessaire pour reproduire un son complexe de fréquence donnée. Et c'est bien normal, puisque la complexité de ce son est définie par les harmoniques de fréquence supérieure qu'il contient.
Denis31 a écrit:Reste donc effectivement le problème de la bande passante: est-ce qu'une bande passante supérieure à 20kHz est utile à la reproduction de la musique ?
C'est un problème ouvert, à ma connaissance: il n'existe pas de preuve dans ce sens, et il n'y aura jamais de réfutation formelle non plus.
Je crois qu'il faut un peu mettre les mains dans le cambouis. Ce genre d'étude est parfaitement à notre portée.
Un extrait musical. Une bonne carte son ou un graveur de CD pour écouter sur la chaîne hifi. On prend quelques extraits musicaux dont on retire les hautes fréquences, et on les écoute.
On peut aussi partir d'extraits 96 kHz, mais le choix est assez restreint, et il faut une carte son 24 / 96 kHz. Et puis il y a déjà davantage de signal entre 14 kHz et 20 kHz qu'entre 20 khz et 30 kHz.
Le plus difficile est de faire des filtres brickwall propres pour enlever les aigus, comme ceux des convertisseurs, qui n'atténuent pas les fréquences inférieures, mais qui coupent complètement celles qui sont supérieures. Pas question d'employer ici des filtres du premier, second ou xième ordre.
On peut le faire par tâtonnements avec des éditeurs audio (le freeware Audacity peut-être ?) en indiquant une nouvelle fréquence d'échantillonnage de départ et en demandant un resampling.
Sinon on pourrait demander si quelqu'un peut nous faire des filtrages en cosinus (c'est la meilleure solution) avec Mathlab. Un membre d'hydrogenaudio l'avait fait.
Les extraits Mustang de la
page de ff123 sont un bon début. Ce sont eux qui ont été filtrés en "cosine filter", pour une coupure franche, mais sans artefacts.
Pas besoin de se poser des questions métaphysiques sur la possibilité de prouver un jour si la coupure est audible ou non. On coupe et on écoute !!
En ABX pour ceux qui veulent.
Pour moi c'est clair. Mustang me paraît être un extrait assez discriminant, et l'extrait coupé à 14 kHz me paraît identique à celui coupé à 22 khz (l'original),
Donc sauf présence de sinusoïdes assez intenses jusqu'à 16 kHz, que je peux entendre, et avec une petite marge de sécurité pour tenir compte du fait que mon casque HD600 atténue l'aigu de 10 dB (source : mesures headphone.com), donc que ces tests sont plus difficiles qu'ils ne le seraient sur un système neutre, je dirais qu'une fréquence d'échantillonnage à 36 kHz me suffirait !
Ce résultat sera bien sûr différent d'une personne à l'autre, et d'un casque / enceinte / pièce / placement à l'autre. Je pense être un peu en dessous de la moyenne.
haskil a écrit:La différence entre fréquence pure et fréquences avec harmoniques est connue et pratiquée chaque jour dans le domaine de la musique électroacoustique
J'ai fait le test : signal sinusoïdal, triangulaire, et carré, de 12 kHz (premier harmonique : 18 khz, au-delà de mon seuil d'audition).
Sur la paillasse du lycée, avec un haut-parleur à cinq euros et pas d'ampli pour le brancher, il y a une nette différence. Seulement dans ces conditions, le système émet un peu tout et n'importe quoi.
Sur une chaîne hifi qui passe le 18 kHz, même test, avec l'ordinateur en source : aucune différence de timbre entre les trois !
Pour ceux qui lisent l'anglais, je laisse le dernier mot à David Griesinger, (de la société Lexicon), qui a largement étudié le sujet et publié une excellente synthèse :
http://world.std.com/~griesngr/intermod.pptScytales a écrit:Pour aller dans le sens d'Alain: voyez les mesures d'un sinus de 10 kHz que réalise la NRDS sur les lecteurs de CD, et plus souvent encore sur les lecteurs de DVD-Vidéo.
D'après les commentaires, souvent, la distorsion et le bruit remontent fortement à des niveaux qui sont de l'ordre donné par Alain: -40 dB.
(...)
Autres illustrations: le revue italienne Audio Review réalise sur les lecteurs de CD une mesure de distorsion harmonique à 1 kHz à -70,31 dB.
Sur un Denon DCD-SA1, la distorsion harmonique 2 est à -46 dB par rapport à la fondamentale. -46 dB, cela correspond à une distorsion de 0,5%.
Sur un NAD M5, l'harmonique H2 est à -55 dB, ce qui représente environ 0,175%.
Il s'agit là de la même erreur que fait Haskil sur la bande passante, transposée au niveau sonore.
D'un point de vue trivial, cela revient à dire que plus un signal est faible, plus il est bruité. C'est tout. Cela ne traduit aucun défaut particulier inhérent à l'appareil ou au format.
Il faut bien réaliser que ce chiifre de -46 dB est mesuré par rapport à une référence de -70 dB. Soit un niveau de -116 dB numériques !
Dans une écoute étalonnée en niveau, on place traditionnellement le -14 dB numérique à 89 dB SPL (ce qui donne une crête maximale à 103 dB SPL, et bruit de fond (bruit de quantification non filtré) à 7 dB SPL).
La distorsion citée, qui paraît si scandaleusement élevée, est alors constituée en tout et pour tout d'un bruit parasite d'une amplitude sonore de -13 dB SPL ! Ce qui est inférieur à l'agitation des atomes de l'air sous l'effet de la température.