CR écoutes Cayin / Spark A-50TCoté présentation : L'ampli se présente dans une robe aluminium brossé magnifique. Les boutons en façade sont de qualité et les crans bien marqués. Les cliquetis s'entendent au changement de source. Ça respire la qualité, ce qui n'est pas le cas de la télécommande qui perd sa peinture au fil du temps...
Sur ce magnifique châssis viennent s'enficher les tubes, ah quel bel objet! C'est ce qui fait son charme et intrigue quand on le voit pour la première fois. Le dessus du châssis est d'un bleu très sombre et pailleté que je trouve très discret et joli à la fois.
La partie amplification est confiée à 4 svetlana EL34 quand à la partie préamplification on trouvera 2 silvania 12AU7 et 2 12AX7 des années 60.
Il propose deux modes d'amplification : triode (2x16w) et ultralinéaire (2x32w).


Coté écoutes : Pour les descriptions qui vont suivre j'utiliserai comme source ampli mon nfb-28 de chez audio-gd via l'usb en utilisation avec foobar 2000. Les enceintes utilisées sonr des elipson prestige 4i écoutées à 3m50 de distance.
Pour les alimenter j'ai le gain en "haut" et le volume à 30, sur l'ampli 1/4 du volume max. Le son est géré avec foobar depuis mon téléphone et j'écris le CR à distance sur mon ordianteur histoire de donner mes impressions sur le moment.
JJ Grey & Mofro - The sun is shining downTriode :Début violon et trompette on sent bien le double enregistrement plus un soupçon de saxophone ne que n’avais jamais deviné mais les timbres si particuliers du cuivre avec une hanche en bois se sentent bien.
C’est le genre de musique ou l’on a envie de monter le son pour se faire emporter, la voix est chaleureuse et non agressive, assez démonstrative et très agréable. Le Charley sur la droite est discret mais on peut suivre le jeu sans difficulté. La guitare électrique s’étale entre le milieu de la scène et la gauche. On a un grain dans la voix un peu rauque et crédible. Les pauses de transition en pizzicati sont peu attaquées. Les basses son assez rondes mais ne descendent pas, la basse est un peu claire.
Au fur et à mesure du morceau on se rend compte des instruments qui rentrent comme l’orgue ou d’une deuxième voix (plus ?) qui vient appuyer la première par moments.
Le solo de guitare attaque bien sur les notes, rien ne traine et avec une batterie centrale qui marque bien le rythme et qui donne envie de taper du pied.
Au final on se rend compte que même si la voix est centrale le reste du morceau est en avant de la scène sonore par rapport à celle-ci. Chaque instrument à sa place autant en largeur que dans la profondeur du champ. La basse perd parfois de de la lisibilité mais cet enregistrement est loin d’être le plus définit que j’ai entendu mais reste très musical.
L’ampli est magnifique et crédible en mid et aigus mais manque d’un rien dans le bas.
Ultra linéaireBon clairement là c’est très démonstratif, la voix est cette fois-ci en avant de la scène. Les coups de grosse caisse sont percutants. La basse se détache avec plus d’aisance. A écouter touts les instruments le sont, l’enregistrement parait moins brouillon. Sans spécialement gagner en largeur de scène les instruments sont très détourés. On perd dans le naturel et la douceur de la triode pour passer sur quelque chose d’avec plus de réserve de courant qui peut attaquer un peu plus et au final mieux mener mes enceintes qui sont assez difficile à manier par un ampli (et c’est peu dire). La puissance est très suffisante.
Ce mode ultralinéaire donne beaucoup plus de courant aux hp de grave ce qui fait que le bas du spectre est bien plus lisible qu’avant. En revanche je le trouve également plus agressif, la voix est projetée en avant ce qui ne met pas l’ensemble en valeur, on perd en grain, en magie. Les deux modes proposent vraiment une écoute différente mais je préfère la triode.
Passenger - All the little light (acoustic version)
Triode: Début à la guitare est très maitrisé. La voix vient se poser sur la mélodie. Là aussi un grain est décelable. Le jeu de la guitare est très expressif. Les accentuations passent sans soucis dans le fil de la musique. Ce genre de version acoustique est très révélateur du tempérament de l’amplificateur qui fait passer la musique avant le grand spectacle. Tout est très juste au niveau des timbres. En fermant les yeux on à l’impression d’un tête-à-tête avec le chanteur et sa guitare assis sur un tabouret.
Ultra linéaire :La voix est encore ici projetée en avant mais sans agressivité, on ressent un peu plus un écho qui gâche un peu je trouve. Le jeu de la guitare semble plus détaché. Ce mode est moins fluide dans le message qu’il délivre mais c’est plus démonstratif il faut aimer. J’ai une préférence pour la triode encore ici mais je pense pouvoir écouter l’un et l’autre selon mon humeur
Le même morceau cette fois en version « normale »
TriodePlusieurs guitares peuvent se faire entendre. La voix est moins en avant sur le début du morceau. La basse est bien présente sans en faire trop. L’ensemble s’intègre assez bien. Il y a en fond un genre de carillon qui joue une contre mélodie très audible sur le refrain. La spatialisation change entre chaque coup de carillon qui est donné avec une limpidité que je n’avais jamais ressenti. L’aigu n’est pas agressif et si beau.
Ultra linéaire :La basse prend en présence comme la voix. Ce qui fait que la voix est vraiment en avant mais on entend mieux la voix féminine présente en plus sur le refrain. Cependant cette basse qui descend plus bas qu’avant prend trop le pas sur le reste du message ce qui fait que l’écoute est beaucoup moins agréable et plus fouille.
Sia - SnowmanTriode :Le piano est très bien timbré. La voix de Sia toujours aussi particulière et magnifique. On ressent les vibratos qu’elle arrive à mettre dans sa voix.
La contrebasse est précise et ne bave pas. Elle descend assez bas pour me faire un peu de rentre dedans au niveau du plexus. La batterie a un jeu typé balais mais avec une grosse caisse assez boomy. L’ensemble donne un son assez rétro qui rend admirablement bien sur le A50. Il n’y a pas d’agressivité. C’est pourtant un morceau qui envoi grâce au jeu basse/batterie.
Ultra linéaire : La basse prend plus ses aises et les balais deviennent un peu plus incisifs. L’ajout de courant permet à la basse de mieux respirer mais le reste du morceau se retrouve un peu plus noyé et perd de chaleur ce qui est dommage pour ce son rappelant un bon noël au coin de la cheminé.
Charles Dutoit – Saint -Saëns – Danse macabre op.40Les première notes de basses sont piano pourtant ressenties, le violon est bien retranscrit et tous les instruments audibles (écouté des dizaines de fois au casque). La spatialisation est au rendez-vous. Le carillon n’est pas agressif. Au début de la valse l’ensemble des violons est bien timbré et harmonieux. Le xylophone bien frappé. La dynamique générale avec les montées violon/vents assez impressionnantes. Le solo violon/harpe fait remonter les capacités à transmettre l’émotion de l’ampliateur. La montée des cors et cuivres est assez paisible malgré des instruments qui ont une tendance à trop envahir d’habitude. Les timbales sont propres et à leur place. Le soliste est vraiment détaché du reste de l’orchestre. Dans les tutti les enceintes se réveillent et la musique s’apparente à l’épique, la main a envie de retranscrire ce que les oreilles entendent. C’est indéniablement un ampli qui entraine dans la musique pour peu que l’enregistrement soit bon pour du classique. En revanche il pardonnera rien sur des enregistrements pauvres.
Sur le même album : Le carnaval des animaux – Le cygne Le piano est discret, la partition du violon commence avec un jeu très expressif. Le moindre vibrato est retranscrit avec émotion. C’est un enregistrement qui a 20 ans et pourtant il n’a pas à rougir. Le classique est à écouter en triode, l’ultra linéaire est vraiment à proscrire car il tue toute l’émotion.
En dernier et pour le plaisir… j’avais envie de l’écouter mais tant que j’y suis autant l’inclure dans le CR
Ramin Djawadi - Light of the Seven (Bo Games Of Thrones)Le piano est très retenu au début, le timbre n’est pas à mon gout mais c’est l’enregistrement qui veut ça. Le duo violoncelle qui rentre est magnifique et ne peut pas laisser de marbre. L’aigu du piano arrive léger sur la partie chant. D’un coté on a le chant du piano et de l’autre le violoncelle. Le contraste est génial. La ligne de basse frottée prend au tripes.
Les notes claires du piano ont une résonance que l’on entend sans top d’exagération. L’entrée progressive des cordes sur les notes tenues en crescendo se fait assez discrète et pourtant on les entend bien car les la signature sonore est là.
A mi-morceau le piano s’affirme petit à petit en crescendo pour finalement laisser place aux voix. L’ostinato des cordes commence dans le bas du morceau pour finalement arriver de façon très marquée avec l’orgue. L’orgue ne bave pas. Le A50 se débrouille bien malgré l’orgue d’habitude assez difficile à retranscrire proprement.
Sur le dernier quart du morceau le violoncelle revient dans une partie expressive ce qui me donne envie d’écouter Einaudi ou cocoon mais on s’arrêtera là pour ce CR…
Conclusion : Par rapport au 220ci de la même marque qui était aux commandes avant lui on perd cette dimension physique dès qu’il y a un peu de grave mais la musicalité et l’intelligibilité du message dans sa globalité est vraiment un cran au-dessus de tout ce que j’ai pu écouter auparavant (Début de ce CR écrit en avril 2018).
Cet ampli est un ampli pour les mélomanes assurément dans sa philosophie. Je pense qu’il sera à même de donner le meilleur de son potentiel dans des morceau de jazz, classique mais sera moins à l’aise dans l’électro car c’est pas un ampli « à infra »… attention sur une contrebasse il peut surprendre et prendre aux tripes mais c’est pas fait pour faire trembler une maison.
J’ai cru que ce manque était dû à mes hauts parleurs larges (2x20cm/enceinte) mais en en branchant avec des enceintes plus petites comme ma centrale ce sont bien les tubes qui sont un peu écourtés dans le bas mais quelle claque dans les autres registres.
Le résultat entre deux A-50T ne seront pas les mêmes en fonction des tubes. Certains seront plus adaptés à faire de beaux aigus, d’autres de beaux médiums mais le compromis que j’ai me convient tout à fait.
Je peux remplacer mes EL34 par des KT66 mais franchement j’ai tellement ailleurs que je peux me permettre un tout petit bémol dans le très bas du spectre…
D’ailleurs aujourd’hui (8 mois après le début de la rédaction), possesseur d’un rotel RA-1062 et d’un yamaha Rx-v3067, ces amplis ne sont pas capables non plus de descendre comme le faisais le 220ci… la barre était placée bien haute. Le A-50T n’a pas à rougir de ces "petits 2x16w", c'est un grand ampli pour la musique. Les deux références citées au-dessus sont à la ramasse à coté faut pas se leurrer.
Comme vous l’aurez deviné je suis enchanté par le A50T qui m’a d’abord fait rêver puis m’a comblé pendant un an. Cependant l’aventure va s’arrêter là… en effet ne l’utilisant que trop peu car ce n’est pas un ampli que l’on allume pour deux morceaux je me suis résigné à le mettre en vente.
Ma vie d’étudiant speed a pris le pas sur la passion…
En espérant que son futur propriétaire l’apprécie autant que je l’ai fait. Ce CR a été l’occasion de faire l’une de mes dernières grosses séances d’écoute dessus et je reviendrai sur les tubes un jour…. C’est bien trop particulier à décrire, il fait vivre la musique !
