[ACTU] Neuchatel International Fantastic Film Festival 2009

[SONTRACTEUR]

Vertige(2009 – France) d’Abel FERRY.

Et oui, le Vertige de notre Abel FERRY national est en compétition au NIFFF et c’est lui qui nous a présenté son film.

Vous avez peut-être vu le film, puisqu’il est sorti en France. Il raconte l’histoire d’une poignée de grimpeurs qui partent pour une randonnée à priori facile. Sauf que d’abord il y a un gros panneau au début du chemin qui leur dit que c’est fermé et qu’il ne faut pas y aller mais ils y vont quand même parce que sinon il n’y aurait pas de film. Et puis ensuite, vu qu’il y avait de bonnes raisons pour que ce soit fermé, ils se retrouvent vite dans le caca. Et pour finir, ils ne sont pas seuls, car comme vous le savez, dans les montagnes, il y a toujours un homme des montagnes qui adore la chaire fraiche.

J’avoue que j’ai souvent un à priori défavorable avec les films de genre français. Au milieu de quelques réussites, je suis trop souvent déçu. Cela étant dit, ce film est plutôt bien foutu. Les scénes d’escalades sont particulièrement stressantes et bien faites. Et la partie slasher (rencontre avec l’homme des bois), contrairement à d’autres avis est assez convaincante. Le type en question est une bête mais n’est pas inhumain. C’est un choix assumé du réalisateur (cf plus loin) plutôt heureux.

La séance a été suivie de questions réponses avec le réal.
Il disposait d’un budget d’à peine plus d’un million d’euros pour faire son film (ce qui représentait d’après lui 1 minutes et 136 secondes de Transformer 2 !). Il a été entièrement tourné… en France tandis qu’il situe l’histoire en Croatie ! D’ailleurs les habitués de la montagne dans la salle ont reconnu la voie dans laquelle a été tourné le film. Et il a choisi la Croatie parce que personne n’aurait cru qu’il puisse exister un homme des cavernes en France ! Alors qu’en Croatie, vu qu’ils ont déjà les vampires…
Le réalisateur a donné plein de détail sur le film. le tournage s’est passé en septembre/octobre, quand il commence à faire froid. A l’écran c’est censé être l’été et les acteurs sont tous en shorts et en T-shirt. Ils étaient gelés. Maud Wyler (Karine) a fait une crise d’hypothermie pendant la traversé de la passerelle. Mais le film est garantie sans SFX, les acteurs ayant effectué eux-mêmes les cascades. La passerelle existe vraiment et ils l'ont vraiment fait tomber. Et d’une manière étonnante, le seul grimpeur expérimenté parmi les acteurs est Johan Libéreau (Loïc) justement celui qui joue le personnage un peu lâche et souffrant horriblement du vertige. C’est lui qui a voulu effectuer les chutes les plus spectaculaires, incitant les autres à vouloir en faire autant.
Il a expliqué que Vertige est un film de commande dont il a obtenu la réalisation. Et par exemple c’est lui qui a choisi d’humaniser l’homme des montagnes. Dans le script d’origine celui-ci était une espèce de machine à tuer à la Jason.
Et pour l’anecdote il a choisi de faire durer Fanny Valette (Chloë) le plus longtemps possible à cause de sa poitrine bonnet D dont il usait et abusait des prises plongeantes !

[SONTRACTEUR]

Electrical Girl (2001 - Hong-Kong)

J’ai voulu voir quelques films de la catégorie 3, dont celui-ci qui raconte l’histoire d’une fille qui, lorsqu’elle atteint l’orgasme, devient un générateur électrique faisant frire ses amants. En plus, chaque fois qu’elle a un orgasme elle voit un des chiffres du loto qui va sortir ! Donc il lui faut absolument atteindre 6 fois l’orgasme pour gagner. Un pitch de malade !

Je vais faire court : il était une heure du matin, c’est du cantonais (ou du mandarin je sais plus) sous-titré en anglais, c’est bavard et les sous-titres passaient à toute vitesse. C’est parfois drôle, de temps en temps, un peu érotique (je me souviens d’une paire de seins) puis je me suis endormi.
De mémoire elle résout son problème vers la fin mais me demandez pas comment.

[SONTRACTEUR]

Embalming(1999 – Japan) de Shinji Aoyama

Encore un film dont le festival n’avait pas de copie 35 mm et nous avons donc eu droit à un VCD en NTSC. Déjà que le film n’est pas joyeux mais là l’image était épouvantable.

Le réalisateur nous a présenté son film et je ne me souviens de rien de remarquable. Et je ne me souviens pas du film non plus qui brasse trop de sujets déjà vus mille fois dans les films japonais qui se veulent barrés : le trafique d’organe, les criminels aux personnalités multiples, les découpages et réassemblage de corps (ce sont des embaumeurs faut dire) et au final (OK je spoil mais il n’y a aucune chance que vous voyiez ce film) un « je suis ton père » du méchant repenti vers l’héroïne.

[SONTRACTEUR]

Just Another Love Story (2007 – Denmark) de Ole Bornedal

Ole Bornedal a fait aussi THE SUBSTITUTE qui fut projeté au NIFFF l’année dernière lors de la cérémonie d’ouverture.

Tout au long de ce festival j’ai vu des films sympats mais là j’ai vu un TRES BON film. Un thriller noir, bien rythmé, une narration classique mais juste avec cette pointe d’originalité qui la rend redoutablement efficace, et le tout au service d’une histoire qui vous prend dès le début et vous embarque jusqu’au bout pour vous lâcher tout raide à la fin.

Chapeau bas.

Et comme le réalisateur a présenté son film, qu’il y a assisté (j’adore le NIFFF pour ça. Cela n’a l’air de rien, mais voir un film assis à côté du réalisateur, ça fait toujours quelque chose…) nous l’avons unanimement félicité.

C’est un type, Jonas, marié, 2 enfants, un boulot, des crédits, pas riche mais pas à plaindre, et qui s’emmerde dans la routine de sa vie. Vous et moi quoi… Suite à un accident de voiture (scène choc hyper bien foutue) dont il se sent en partie responsable (il était en panne et une autre voiture en tentant de l’éviter à provoqué l’accident) il va visiter à l’hôpital la conductrice dans le coma. Et pour qu’on le laisse entrer, il se fait passer pour son copain. Et ce subterfuge marche tellement bien qu’il lui est impossible de s’échapper. Les parents, très riches, le supplient de s’occuper de leur fille. Et il va le faire, et il va l’éveiller. Elle est amnésique, elle ne se rappelle de rien et il va lui reconstruire une histoire où lui se sont rencontrés, se sont aimés. Il va en tomber amoureux et pour lui c’est le cauchemar qui va commencer. Surtout quand le vrai passé refera surface. Comme il le dira à la fin, « le sol s’est ouvert sous mes pieds ».

C’est un putain de film ! J’espère qu’il sortira en salles en France.

Il y a eu un petit débat avec le réalisateur où on lui a demandé de parler de la scène de l’accident de voiture et comment il avait fait pour qu’elle soit aussi puissante. Il a répondu que contrairement au cinéma américain, il ne mettait pas 25 caméras pour avoir 25 angles et donner un aspect « opératique » (c’était en anglais et je pense avoir compris qu’il parlait d’opéra). Il a mis une seule caméra, un plan séquence vu de quelqu’un qui verrait l’accident sur le lieu. Cette scène est presque anecdotique sur l’ensemble du film mais elle a impressionné au point qu’on a voulu qu’il en parle.
D’autres questions ont traité de la fin et de sa morale (il n’y a ni morale ni jugement nous a-t-il dit) et sur la question de l’usurpation d’identité mais en parler ici révélerait trop de choses du film.

Sacré film en tout cas.

[SONTRACTEUR]

Erotic Ghost Story II (1991 - Hong-Kong) Peter Ngor.

Ce film s’inscrit dans la rétrospective des films de HK catégorie III.

Cela parle d’un démon lubrique à la recherche d’un ancien amour. Il y a bien une histoire qui mélange fantastique et érotisme assez chaud mais l’intérêt du film réside dans la réalisation de scènes érotiques assez délirantes, voire très osées en regard des contraintes de la censure. Les décors sont aussi toc et de bon goût que la déco d’un traiteur chinois et la musique, absolument épouvantable mais totalement en accord avec l’image, raconterait presque l’histoire à elle toute seul.

Un film qu’il faut avoir vu. Si si.

[SONTRACTEUR]

Story of Ricky (1991 - Hong-Kong) de Ngai Kai Lam

Avec Siu-wong Fan, faut-il le préciser ?

Julien SEVEON, journaliste à Mad Movies, spécialiste du film asiatique, et à qui l’on doit cette rétrospective du cinéma catégorie III, quand il nous a présenté le film nous a envié notre première vision, sachant que lorsque lui-même l’a découvert ce fut un choc.
Quant à « l’illustre » Siu-wong Fan, il s’agirait du chaînon manquant (ce sont ses dires) dans la lignée des stars du film de Kung Fu. Sauf qu’il n’a eu qu’une médiocre carrière. Je n’avais jamais entendu parler de cet acteur, et même SEVEON a eu un trou de mémoire pour citer son nom (après avoir crâné en interrogeant les deux spectateurs qui disaient avoir vu le film et qui n’ont pas su répondre. Quelle loose !)

Story of Ricky raconte l’histoire d’un expert du Kung Fu, doté d’une force absolument surhumaine, qui arrive en prison, est confronté à un ordre et un système corrompu qu’il va défier et abattre de part sa seule force.
Ce sont évidemment des bastons homériques délirantes, absolument gore : les poings traversent les corps, les membres sont arrachés, découpés, dépecés, hachés. Rien ne manque dans cet opéra de violence visuelle. C’est aussi franchement drôle parce que tous les personnages sont ou grotesques ou comiques, sauf Ricky qui est grave et tout le temps triste. C’est normal, c’est le héros.
Et à la fin on se demande ce qu’il faisait dans cette prison puisqu’il est capable de briser les plus grosses chaîne, les balles ne le traversent pas (mais il les garde dans sa poitrine comme souvenir) et enfin il abat le mur de la prison à coups de poing. Le mot TROP est un mot qui n’existe pas dans ce genre de cinéma.
Dois-je dire que c’est totalement jouissif comme film ?

[SONTRACTEUR]

TORMENTED (2009 – UK) de Jon Wright

C’est un petit film sympatoche de slasher scolaire.

L’histoire se passe dans un collège anglais où une bande d’élèves martyrisent à l’excès un pauvre collégien gros, laid, qu’ils surnomment « SHREK ». Ils sont tellement méchants avec lui qu’ils ont même fait un site internet tout à son déshonneur où l’on peut visionner les tourments qu’ils lui font subir. Et ces jeunes sont tellement excessifs que « SHREK » se suicide. Mais il réapparait ensuite sous forme de mort vivant pour se venger.

C’est assez drôle et les différents personnages du collège sont bien caricaturés. Cela n’a rien de révolutionnaire mais cela se laisse voir avec plaisir.

[SONTRACTEUR]

The Forbidden Door (2008 – Indonesia) de Joko Anwar.

Le réalisateur était là pour présenter son film et il ne manque pas d’humour pour en parler. Il nous a raconté qu’il a eu beaucoup de mal à faire son film, son précédent n’ayant absolument rien rapporté (DEAD TIME KALA, qui est aussi passé au NIFF l’année dernière). On lui a quand même proposé de faire un film tiré d’un livre mais, nous a-t-il dit, au bout de 10 pages il l’a perdu ! Il a proposé une autre histoire mais bien évident son commanditaire n’en a pas voulu. Et finalement il fait « the forbidden door » grâce à quelques amis.

L’histoire parle d’un artiste sculpteur qui a beaucoup de succès en faisant des sculptures de femmes enceintes dont il remplit le ventre de vrais fœtus qu’il se procure dans une clinique d’avortement. Tout semble allez (presque) pour le mieux quand il voit des appels au secours écrit un peu partout qui le concernent directement. Et puis il découvre que chez lui (chez sa femme en faite) il y a une porte fermé à clé qui donne dans une pièce qu’il ne connaît pas. Mais sa femme l’exhorte à ne pas ouvrir cette porte. Il découvre aussi qu’il existe un club très fermé où l’on peut visionner la vie privée de gens qui sont filmés 24 heures sur 24. Et parmi ces images, celle d’un enfant maltraité, qui l’appelle au secours.

J’ai été surpris par ce film. On peut essayer de deviner l’intrigue mais on se trompe. J’espère que ce réalisateur pourra faire d’autres films, car il est assez talentueux.

Sans dévoiler le film, il y a à un moment une référence au christianisme (un prêtre écoute la confession d’un fidèle) et on a demandé au réalisateur pourquoi cette référence alors que l’Indonésie est principalement musulmane. Et qui plus est il y a une réflexion sur l’avortement, le désir d’enfant, la pression sociale d’avoir, ou de ne pas avoir des enfants.
Il nous a répondu que s’il avait fait référence à l’islam son film aurait été interdit ! Par contre les catholiques sont plus tolérants ! Et il a ajouté que dans la copie projetée en Indonésie, le dialogue où le prêtre dit au fidèle que ni le paradis ni l’enfer n’existent a été coupé. Et quand il a demandé au comité de censure pourquoi cette coupe, on lui a répondu « mais nous croyons que le Paradis et l’Enfer existent ! ».

[SONTRACTEUR]

And the winner is…

Ça y est, le festival est terminé. Ce fut encore un grand moment bien sympathique.

Je regretterai de ne pas avoir été voir la rétrospective William CASTLE. Pour respecter l’esprit de ce cinéaste il y avait des animations avec acteurs pendant la projection. Ceux qui y étaient m’ont dit que c’était de grands moments de délire. Mais on ne peut pas tout voir.

Grace à la présence parmi le jury d’une artiste performeuse qui a voulu nous faire un résumé en musique du festival, nous avons eu un moment original. La musique fut interprétée avec une pelle sur laquelle elle tapait avec un bout de bois, et des borborygmes hideux qu’elle nous interprétait au micro. J’étais mort de rire, d’autres spectateurs se cachaient le visage de honte. Mais c’était drôle !

Et le film qui a remporté le 1er prix est FISH STORY, le seul film en compétition que je n’ai pas vu. Tant pis ! Et les critères d’attribution furent : petit budget, indépendance, des gens ordinaires qui sauvent le monde. J’espère qu’il sortira en salle (le premier prix de l’année dernière est sorti en France mais est passé complètement inaperçu).
Le 2ème prix (la mention spéciale) a été décerné à INFESTATION. Celui là je l’ai vu et m’a bien fait rire. Il méritait vraiment quelque chose.

LEFT BANK a eu le Méliès d’argent, ce qui lui permettra de concourir pour le Méliès d’or au festival de Stiges, et a aussi obtenu le prix MAD MOVIES. Ce journal, que je lis régulièrement, m’étonnera toujours dans ses choix.

Et c’est THE HANDSOME SUIT qui a eu le prix du meilleur film asiatique. Je n’ai pas vu les autres films de cette sélection mais celui-ci était bien sympat.

Je n’ai pas de chance avec les cérémonies de clôture. Les 2 fois précédentes ils ont projeté des films pas terribles et cette fois que le film est bien je l’ai déjà vu.
Il s’agit du film de Kim Ji-woon : Le bon la brute et le cinglé. Il est sorti en France il y a quelques temps déjà et est disponible en DVD et BR. Cela dit c’est vraiment un excellent western noodle pétaradant à l’extrême et rendant hommage à tous les westerns (Sergio Leone en tête) qu’il a bien pillé. Il nous gratifie même de la scène du duel à trois avec gros plan sur les visages ! Il fallait oser ! Car pour moi, qui me passe en boucle cette scène du film du grand Sergio, il est impossible d’oser refaire la même chose. Mais lui, même pas peur, il le fait. Ça passe mais c’est moins bien.

Je vais me faire une bière et je rentre à Paris.

FIN

[opbilbo]

Up.

Merci pour ce CR.