Archi a écrit:ougo a écrit:Archi a écrit:ougo a écrit:Pourquoi choisir des amplis aussi puissant alors si 35 w suffisent ?
Mais tu ne sembles pas à une contradiction de plus ou de moins. Je ne dis pas avec méchanceté, je cherche juste à souligner la cohérence discutable de la démarche d'ensemble.
Tout simplement parceque je n'ai jamais testé des amplis puissants avec une bonne alim sur mes enceintes et donc je ne sais pas si je "rate" qqch ou pas. Il y a aussi eu une visite de plusieurs amis passionnés tout comme nous qui m'ont suggérer qu'il faudrait qqch de bien plus costaud plus puissant pour driver ces enceintes. Je ne sais quoi trop en penser. C'est pour ça que je ne me cantonne pas seulement aux tubes ni à la Class A à totors.
En montant en puissance on perd généralement en raffinement.
Ce que pour moi tu as du chercher avec un ampli à base de triode était justement ce raffinement, je comprends donc mal cette recherche de puissance.
Maintenant si ces enceintes demandent effectivement plus que 35 watts, ok pour un peu plus, mais cela ne sert à rien à mon avis d'aller beaucoup beaucoup plus loin.
Un KSA50 est très réputé.
Un KSA200 sur une enceinte moyenne (tannoy turnberry) ne sera pas au mieux pour s'exprimer.
On dit que trop de puissance ne nuit jamais, je ne le pense pas.
Ougo je te comprends très bien rassure toi, d'ailleurs mon ampli avant les mono PP845 était un Krell KSA150 couplé à un KSP-7B avec son alim, mais je n'avais que mes Thiel CS1.6 à l'époque et avant les Thiel des Martin Logan Sequel One ! Voilà le pourquoi de la combi Krell.
Et sur ta
"On dit que trop de puissance ne nuit jamais, je ne le pense pas."J'ai tendance également à penser de même mais disons que certaines personnes prétendent le contraire, je ne demande qu'à voir bien évidemment.
Il faut avoir une approche concrète et pragmatique.
La puissance désigne le travail que délivre l'amplificateur dans une charge. Si on connaît par avance et de façon précise la charge d'un amplificateur, on peut en déduire la réserve de puissance qu'il faudra nécessairement prévoir pour exploiter les enceintes en fonction de l'usage que l'on veut en faire.
C'est là où j'en viens à l'interprétation de la puissance d'un amplificateur sous un autre angle.
Une enceinte transforme un signal électrique d'un certaine fréquence et d'une certaine tension en son. La tension détermine le
niveau du signal, qui, transformé par l'ensemble électro-mécanique qu'est une enceinte, donnera le
niveau sonore émis.
Le niveau sonore que peut délivrer une enceinte devrait être déterminé dans des conditions parfaitement contrôlées afin de pouvoir être interprété et utilisé utilement.
La façon la plus utile de procéder est de donner ce niveau en dB par volt à une certaine distance.
Idéalement, il faudrait connaître ce niveau sur toute la plage de fréquences que peut reproduire l'enceinte, et connaître dans quelles conditions acoustiques et de mesure ce niveau est atteint. Cela compliquerait les choses, mais aurait, AMHA, le mérite de pouvoir travailler sur des données précises et utilisables de façon pertinente.
Cependant, les données que l'on rencontre sur les fiches techniques sont décontextualisées et se limitent à une donnée : la sensibilité, exprimée généralement en dB pour 2,83 V à un mètre.
Cette spécification signifie tout simplement que telle enceinte ayant une sensibilité de 88 dB/2,83 V/1 m délivre un niveau sonore de 88 dB mesuré à une distance d'un mètre si on lui applique une tension de 2,83 V. A quelle fréquence, dans quel type d'acoustique et avec quelle méthode de mesure, on en est réduit à le deviner, mais cette donnée est déjà un bon point de départ.
A partir de cette donnée, on peut en déduire le niveau sonore que peut délivrer une enceinte selon la tension qu'on lui applique grâce à la relation mathématique 20xlog(V2/V1). Cette formule permet d'exprimer en décibel l'écart entre deux tensions.
Par exemple, entre 2,83 V (notre tension de référence) et 15 V, il y a un écart de 14,48 dB (20xlog(15/2,83), résultat tronqué à la deuxième décimale).
On en déduit que notre enceinte de sensibilité 88dB/2,83 V/1 m reproduira avec 15 V un niveau sonore qui pourra aller jusqu'à 88+14,48=102,48 dB.
Maintenant que nous savons comment faire pour connaître aproximativement le niveau sonore que peut délivrer une enceinte selon le niveau du signal qui lui est appliqué, revenons à nos amplificateurs.
Les amplificateurs sont usuellement spécifiés par la puissance efficace maximale qu'il peuvent délivrer dans certaines conditions, et non le niveau maximal auquel ils peuvent élever le signal.
Néanmois, de la spécification de puissance, on peut en déduire le niveau du signal.
En effet, la puissance d'un amplificateur est normalement spécifiée sur charge résistive. Dans cette condition, la puissance efficace est le produit de la tension et du courant qui circulent dans la résistance (P=UxI). Selon la loi d'Ohm (U=RxI), on peut aussi exprimer la puissance en fonction de la tension et de la résistance : P=Ux(U/R), qui se simplifie en P=U²/R. On en déduit que la tension se calcule ainsi : U = racine carrée de (PxR).
Nous pouvons donc maintenant prédire quel sera le niveau maximal du signal que l'amplificateur pourra délivrer.
Un amplificateur spécifié pour délivrer une puissance de 35 W sur une charge de 8 ohms à un niveau de distorsion donné délivre donc un signal électrique d'une tension de rac.(35x8)=16,73 V (tronquée à la deuxième décimale).
Bien sûr, cela est vrai si la charge de l'amplificateur est exactement de 8 ohms et si on ne demande pas que le signal ne soit pas déformé plus ou moins que le niveau de distorsion auquel la puissance est spécifiée.
Le premier problème qui survient est qu'une enceinte acoustique n'est qu'exceptionnellement une charge résistive à quelques fréquences très ponctuelles situées entre 20 Hz et 20 kHz. Partout ailleurs dans cette intervale de fréquences, l'enceinte présente à l'amplificateur une charge plus ou moins inductive ou capacitive, ce qui complique notablement les choses.
Néanmois, à dessein de simplifier l'approche du problème pour en retirer des règles pratiques facilement utilisables, je ne retiendrai de cette situation complexe qu'un aspect, qui est que le module d'impédance à une valeur qui change avec la fréquence. C'est à dire que même si une enceinte est spécifiée pour avoir une impédance nominale de 8 ohms, dans la réalité, selon la fréquence, cette impédance pourra se situer n'importe où sur une échelle plus ou moins large, qui pourra descendre encore de quelques ohms et monter jusqu'à plusieurs dizaines d'ohms.
Pour pouvoir reproduire un signal changeant avec un égal bonhneur, c'est à dire sans déformations notables qui en plus varieraient en fonction de la fréquence, un bon amplificateur doit être capable de délivrer la même tension de sortie quelle que soit la valeur ohmique de la charge.
Comme P=U²/R, vous voyez immédiatement que chaque fois que la charge double, ou au contraire diminue de moitié, la puissance doit respectivement doubler ou diminuer de moitié par rapport à une puissance de référence.
Par exemple, un amplificateur de 100 W/8 ohms devrait délivrer sur des charges de 16 ohms ou 4 ohms respectivement 50 W et 200 W.
Vérifions les tensions correspondant à ces puissances :
Pour 100 W/8 ohms : U= rac.(100x8)= 28,28 V.
Pour 50 W/16 ohms : U= rac.(50x16)= 28,28 V.
Pour 200 W/4 ohms : U= rac.(200x4)= 28,28 V.
Nous avons vérifié que nous avons là un excellent amplificateur. Un amplificateur qui est capable de déliver au maximum la même tension quelle que soit la valeur ohmique de la charge.
En quoi tout cela est-il important pour une chaîne hi-fi ?
Il est évident qu'une chaîne n'est jamais utilisée en pemanence à son niveau sonore maximale. En effet, une oeuvre musicale a un niveau sonore dynamique, et non constant. La représentation du son sous forme d'un signal électrique est donc elle-même dynamique. Cela veut dire que, en fonction du temps, le niveau du signal va passer par des valeurs très différentes sur une échelle qui dépendra de la plage dynamique qui aura été conservée lors du stade de la production du disque.
Et cette dynamique
peut être très importante. Sur son site internet, Robert Cordell (un auteur très connu d'articles sur la conception d'amplificateurs audios) a rapporté une expérience durant laquelle la lecture d'un disque de rock sur une chaîne dont le réglage de volume avait été étalonné à l'aide d'un signal fixe, non variable, à un niveau permettant une écoute confortable par un public, il avait relevé des pointes de puissance allant jusqu'à 250 W (de mémoire). Ces pointes très brèves correspondaient à des impacts de maillet sur des instruments à percussion.
Cette expérience illustre en quoi l'interprétation de la puissance d'un amplificateur en relation avec la sensibilité d'une enceinte est importante.
En réalité, ce n'est pas la puissance en soi qui doit être recherchée. C'est le niveau maximal du signal que peut reproduire l'amplificateur, et,
in fine l'enceinte.
Ce niveau maximal doit permettre de reproduire le niveau sonore maximal d'une oeuvre musicale. Concrètement, ce niveau est celui que produisent les instruments dynamiques au moment de l'attaque d'une note. Ce niveau peut être très élevé, mais il dure un temps très bref. Un niveau sonore moyen peu élevé sur une longue durée (la durée d'une oeuvre musicale) peut en réalité cacher une succession de niveaux sonores momentanément très élevés.
Une reproduction fidèle d'un instrument de musique ou plus généralement d'une oeuvre sonore dynamique nécessite que l'amplificateur, en relation avec l'enceinte, soit capable de reproduire toute l'échelle de niveaux (en tension) que requiert ce programme musical.
Si l'amplificateur n'en est pas capable, c'est-à-dire si on lui demande de reproduire une tension supérieure à celle qu'il peut reproduire sans déformations notables du signal, ou, pire, sans que le signal ne soit écrêté (raboté: les crêtes ne passent pas), l'amplificateur n'est pas adapté à sa fonction.
En définitive, la puissance de l'amplificateur doit donc être choisie après avoir déterminé le niveau, en volt, du signal qu'il peut reproduire sur une large plage de charges ohmiques en fonction du niveau sonore maximal instantané que l'on demandera à la chaîne de reproduire, et en tenant compte de la sensibilité des enceintes.
Ce qu'il faut donc retenir, c'est que plus un amplificateur est puissant, plus la plage dynamique qu'il peut reproduire est large.
C'est en cela que la puissance est, en première analyse, importante du point de vue de l'utilisateur.
Cet utilisateur doit donc déterminer ses besoins, non pas tant en niveau sonore moyen, mais en instantané, pour choisir l'amplificateur approprié.
Pour en discuter.