lavocat a écrit:Mais enfin Docteur! Les appréciations subjectives c’est du domaine de l’effet placebo ou de l’homéopathie...
En démarche scientifique rationnelle seules comptent les résultats chiffrés, mesurables. Et l’expérience doit pouvoir être reproduite X fois et aboutir chaque fois au même résultat attendu/voulu/mesuré.
ABE...
Je ne tenais pas particulièrement à faire connaitre mon profil professionnel médical, mais je dois défendre ma crédibilité dans quelques domaines scientifiques, je dis bien scientifiques, mal connus du monde "audiophile". D'ailleurs mon cursus médical est particulier, après cinq années hospitalières, ma carrière de recherche pharmaco-clinique m'a donné une expertise en évaluation physio-psychologiques. La compréhension et l'évaluation des perceptions sensorielles est utile pour réfléchir et approfondir mon approche de ma passion de toujours, la restitution et la perception sonore. Mes expertises professionnelles ont été utiles à ma "R&D" acoustique pour concevoir des configurations originales. Conséquences de mon expérience professionnelle, ainsi que de mes observations lors de la conception et les évaluations de mes systèmes électro-acoustiques, mes interventions peuvent surprendre mais mes domaines d'expertise m'autorisent à faire référence à des considérations scientifiques moins connues que les concepts à l'origine des mesures et modélisations en acoustique architecturale.
Problème, les mesures ne tiennent pas compte du dernier maillon de la chaîne, l'auditeur... Ses organes de perception et son système auditif transforment les ondes sonores incidentes, capturées, supports d'informations, messages sonores, en influx nerveux assimilable à un courant électrique modulé, codé, capable de transmettre les messages aux centres nerveux supérieurs, cérébraux. Leur rôle, traiter le signal pour le rendre perceptible, conscient. Des réseaux structurels cérébraux distincts font émerger à la conscience deux types d'informations sous forme
de sons (rappelons le, un son n'est pas une onde sonore physique mais une perception subjective), traités par des centres spécialisés supérieurs, corticaux, et
d'émotions (traitées par les structures limbiques de notre cerveau primitif, reptilien). On parle beaucoup en ce moment des travaux des neuro-sciences, liés à l'imagerie cérébrale, elles ont bouleversé nos connaissances sur le conscient et l'inconscient depuis une trentaine d'année. Elles ont aussi des conséquences sur notre approche sur nos méthodes d'évaluation.
Les sons perçus et les émotions ressenties ne sont pas directement mesurables, comme les ondes sonores, ni évaluables par des mesures physiques, modélisables par le moyen des mathématiques, arithmétique et géométrie. Ces perceptions sont liées au traitement neuro-psycho-physiologique des centres cérébraux des auditeurs. Ces faits vous surprennent peut être, mais les réalité perçues, sons et émotions, sont des "créations virtuelles", physiologiques, de nos systèmes neuro-cérébraux. Ils "traitent" tous les phénomènes physiques environnants, sensitifs, capturés (physiques, chimiques, ondulatoires, sonores, lumineuses, photoniques ,etc...) puis "créent" des perceptions virtuelles, conscientes. Elles nous permettent d'exister et de comprendre intuitivement notre environnement, de ressentir des émotions... très utiles pour notre sécurité, indispensables pour simplement exister et, éventuellement jouir d'une partition musicale ou/et d'une belle voix...
Si la partie électro-acoustique d'une chaîne de restitution peut être évaluée par des mesures, électriques et acoustiques. Celles si font appel à l'arithmétique et à la géométrie, utilisées en acoustique architecturale. En fait, le ressenti du dernier maillon de la chaîne, humain, dépend de phénomènes physio-psychologiques complexes dont la principale caractéristique est
leur variabilité interindividuelle. Pour tenir compte de cette contrainte, commune aux sciences de la vie, les outils mathématiques existent, les probabilités et statistiques. Les ingénieurs ont parfois du mal à comprendre et à admettre cette stratégie scientifique, mais l'évaluation des phénomènes physiologiques et psychiques peuvent être, sont, scientifiquement, mathématiquement rigoureux. Les méthodes existent et permettent de décrire parfaitement les perceptions subjectives au sein d'une population en tenant compte de chaque opinion individuelle.
Cette méthodologie est bien établie, souvent complexe à mettre en œuvre, et largement méconnue, ce qui permet à chacun d'avoir sa petite théorie. De fait, la stratégie, indispensable à toutes les sciences de la vie, ne peut s'appliquer qu'à des groupes de personnes, pas aux individus... Des applications peuvent d'ailleurs être développées et adaptées à au domaine de la restitution électro-acoustique à condition de définir précisément les objectifs de chaque test. Chaque auditeur peut donner son opinion, qui est respectable pour définir ses propres perceptions. Au jour le jour, il est concevable d'écouter, de décrire et de respecter les opinions de chaque auditeur et d'en tenir compte pour forger la sienne. Mais jamais on ne peut considérer ces opinions comme des tests pouvant être pris en référence contrôlée.
Pendant une trentaine d'année mon activité professionnelle s'est consacré à l'évaluation des phénomènes physiologique, psychophysiologiques et cliniques. Cette petite expérience donne une crédibilité à mes propositions. Je l'ai mise au service de ma passion. A titre personnel, mon expertise professionnelle, à mon intérêt pour la restitution des messages audio. Ne pouvant tout connaître, avoir toutes les expertises, je me suis "spécialisé" sur les stratégies liées aux charges acoustiques des transducteurs... J'ai peut-être appris à écouter... et à envisager des méthodes standardisées d'évaluation subjectives, par définition inapplicables à un seul individu, moi même en l'occurrence... Cet objectif ne peut être qu'un travail d'équipe... D'où mes interventions sur le forum qui apporte un "éclairage" particulier sur la restitution sonore, peu abordé dans les livres. Certains ont du mal à accepter cet approche, normal, toujours la variabilité liée à la vie...
Merci de votre compréhension pour des interventions qui mériteraient un livre d'explications difficiles à transmettre sur un forum.
Dernière chose, ce qui est vrai pour la perception sonore, l'est aussi de la perception lumineuse...