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Musique enregistrée : BLURAY, CD & DVD musicaux, interprètes...

"Dématérialisation" et risque juridique

Message » 28 Mar 2009 10:39

captaincaverne a écrit::lol: bon philou je vais résumer.
1er ta démarche est surement trés noble , si c'est la passion de la musique qui t'anime.
2eme j'ai moi meme dépensé des fortunes en CD et continue d'acheter en telechargement légal.
3:) un artiste doit etre rétribué "justement".
je suis pour une license globale pour avoir le droit de donner une copie d'un morceau a un ami ou l'inverse sans etre considéré comme un déliquant .

ça n'est donc pas sur le fonds que je suis en désaccord mais sur la forme ,donc sur le moyen de parvenir a un juste équilibre entre droit de l'artiste et liberté de l'individu sans obligatoirement passer par le tout répressif qui n'est bon pour personnes à long termes .

et dernierement quand je vois des jeunes ou moins jeunes brandir leurs bons de réductions aux caisses de supermarché comme s'il s'agissassait de bons de rationnement je me dis que pour ces personnes au moins il serait bon de trouver un accés plus abordable à la musique que les 20 euros le CD ou 1 euro le morceau à telecharger :roll:


Le fond et la forme. La licence globale doit être juste et elle ne le sera pas. On demande donc aux artistes les plus modestes de payer pour les autres. C'est simplement injuste. Seule la rémunération basée sur le réel serait acceptable mais elle n'intéressera pas les sociétés de type sacem car il y aurait beaucoup de petites sommes à traiter. Trop cher donc: gros chèque pour les gros et l'on n'a pas fini de voir les mêmes dans des bagnoles vulgaires et les autres dans les couloirs du Metro. Ce système s'est imposé dans les bars et maintenant à la radio. Il s'imposera sur Internet car j'imagine mal les internautes prendre ce problème à bras le corps.

En fait, ce qui compte pour ceux qui piratent (je ne parle pas de ceux qui paient mais de ceux qui piratent), c'est qu'ils évitent toujours de parler des artistes. La seule chose qui compte, c'est leur plaisir.

Ce que les gens veulent c'est du gratuit et ils ont la radio, les sites d'écoute à volonté etc.. Le disque est autre chose qu'il n'est pas indispensable de posséder pour écouter de la musique.

Ceci dit, je m'aperçois que cette discussion ne concerne pas grand monde car le rapport réponses/vus est de l'ordre de 5 personnes. C'est peut-être beaucoup de temps passé pour pas grand chose non?
Philippe Muller
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Message » 28 Mar 2009 11:17

SanSoN a écrit:En tous cas vu les reponses rétrograde de phillippe muller sur le sujet , ça ne me donne pas vraiment envie d'aller acheter un disque chez lui , méme piraté :mdr:

personnellement quand je fais de la musique c'est pour le plaisirs de la faire partager aux autres et pas pour me payer des grosses bagnole vulgaires et polluantes et bousiller une colline méditerranéenne avec une énième baraque immonde construite sur le domaine maritime ( j'ai des noms :wink: )..

Attention acheter de la musique peut nuire à l'environnement ! :mdr:


c'est sur que les artistes qui enregistrent chez philippe muller ont tous une maison sur monaco ou sur cannes.
Tu mélange tout, chacun est libre de faire ce qu'il veut de l'argent qu'il a gagné.
Acheter un Cd ne fait pas de toi un mécène !! comme l'a dit philippe c'est un échange.

Je télécharge illégalement moi aussi j'ai même connu Passavant et Fabrice Eurlier grace à cela .... (désolé philippe Muller).
Mais la morale m'interdit de pirater gratuitement
1 les petits labels
2 les artistes que j'affectionne.

Je n'achete pas tout, mon porte monnaie me l'interdit. Par exemple (et ce n'est qu'un exemple) je n'irai pas acheter le dernier U2, il est téléchargé dans un coin de mon DD je l'écouterai occasionnelement, je préfère garder ce budget pour le nouveau Fabrice Eurlier qui lui me procure beaucoup de plaisir.
En bref je fais avec ma conscience, ce n'est peut être pas la panacée mais ça me parait juste.
Je sais que ce n'est pas l'avis de tous, on va me répondre "et qu'est-ce qu'en pense U2 ?".
Je ne l'aurai pas acheté de tout façon, j'ai acheté leurs albums à une époque ou j'aimais leur travail aujourd'hui ce n'est plus le cas
je garde leur album ce n'est pas un comportement "citoyen" j'en conviens.

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Message » 28 Mar 2009 13:35

captaincaverne a écrit: je suis pour une license globale pour avoir le droit de donner une copie d'un morceau a un ami ou l'inverse sans etre considéré comme un déliquant .


Raisonnons par l'absurde. L'album sort; il s'en vend un puis tout le monde peut se repasser une copie. Il y a un problème.

Si la licence globale passe par un système de redistribution basé sur des enquêtes ou des statistiques, ce système sera nécessairement injuste (je sais, je radote), même avec deux millions de personnes interrogées. Quand j'achète des poireaux, je ne paie pas des pommes de terre. Le principe de la transmission ouverte ne permettra pas de payer les petits. Je suis persuadé que Vincent Bidal fait partie des artistes les plus piratés chez nous et pourtant, Vincent Bidal ne recevra strictement rien, venant de la licence globale parce qu'il n'entrera même pas dans les statistiques. Et pourtant, il a du talent. Le problème est qu'il ne vendra plus un seul disque puisque sa musique sera gratuite et en lossless sur le net. Pour des gens comme ça, quelques centaines d'euros, c'est important. On paie le transport en commun ou le train pour aller jouer pour pas grand chose et il faut nourrir la famille.

Vous pensez que j'exagère et que je vous la joue Jean Valjean, Cosette itou? Pas du tout! la réalité est pire que ça. Pour les artistes pas connus, le moindre euro représente beaucoup. Quand ils ont investi des milliers d'euros dans la réalisation de leur disque, combien doivent-ils en vendre à 15 ou 20€ ttc pour retomber sur leurs pattes, sans oublier les envois gratuits aux revues et aux organisateurs de concerts. Ne dites pas que s'ils les vendaient moins cher, ça irait mieux. Quand on fait un concert devant trente personnes, on va vendre entre 3 et 6 disques, ce qui fait entre 60 et 120€ de chiffre, pas de bénéfice. Et un concert avec trente personnes, ça ne fait pas de gros cachets. Facile de dire que l'art doit appartenir à tout le monde. En attendant, voici les futurs exclus de la licence globale. Je pense que pour U2, ça ira et même beaucoup mieux qu'avant car, maintenant, ils toucheront là où ils ne touchaient pas.

Les majors ont un bel avenir devant elles et vous n'aurez même pas à faire des choix puisque vous n'aurez aucun pouvoir sur la redistribution.

C'est moral ça?
Dernière édition par Philippe Muller le 28 Mar 2009 13:52, édité 1 fois.
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Message » 28 Mar 2009 13:51

Philippe Muller a écrit:
captaincaverne a écrit::lol: bon philou je vais résumer.
1er ta démarche est surement trés noble , si c'est la passion de la musique qui t'anime.
2eme j'ai moi meme dépensé des fortunes en CD et continue d'acheter en telechargement légal.
3:) un artiste doit etre rétribué "justement".
je suis pour une license globale pour avoir le droit de donner une copie d'un morceau a un ami ou l'inverse sans etre considéré comme un déliquant .

ça n'est donc pas sur le fonds que je suis en désaccord mais sur la forme ,donc sur le moyen de parvenir a un juste équilibre entre droit de l'artiste et liberté de l'individu sans obligatoirement passer par le tout répressif qui n'est bon pour personnes à long termes .

et dernierement quand je vois des jeunes ou moins jeunes brandir leurs bons de réductions aux caisses de supermarché comme s'il s'agissassait de bons de rationnement je me dis que pour ces personnes au moins il serait bon de trouver un accés plus abordable à la musique que les 20 euros le CD ou 1 euro le morceau à telecharger :roll:


Le fond et la forme. La licence globale doit être juste et elle ne le sera pas. On demande donc aux artistes les plus modestes de payer pour les autres. C'est simplement injuste. Seule la rémunération basée sur le réel serait acceptable mais elle n'intéressera pas les sociétés de type sacem car il y aurait beaucoup de petites sommes à traiter. Trop cher donc: gros chèque pour les gros et l'on n'a pas fini de voir les mêmes dans des bagnoles vulgaires et les autres dans les couloirs du Metro. Ce système s'est imposé dans les bars et maintenant à la radio. Il s'imposera sur Internet car j'imagine mal les internautes prendre ce problème à bras le corps.


le problème est très bien posé.
Avant de continuer, pour calmer les esprits, je pense que nous sommes tous d'accord qu'un système de type license globale n'a aucune chance de voir le jour, notre discussion est donc avant tout théorique.

1er point : le système de répartition

Considérons un tout petit label comme celui de Philippe Muller : aujourd'hui il ne reçoit rien ou presque de la part de la Sacem à cause du système très grossier de répartition.

Voilà une réponse (proche de la mienne) à la question : comment savoir qui a téléchargé quoi :

4. "Si cette répartition est fonction du nombre de fichiers téléchargés par les internautes (ce qui semblerait naturel), cela n’impose-t-il pas la mise en place d’un dispositif de surveillance très précis, sur le micro-ordinateur de chaque internaute ?"

Ce qui vous semble "naturel" (répartir en fonction du nombre de fichiers téléchargés) ne semblerait pas naturel à d’autres :

* Un auditeur préfèrera, par exemple, que la répartition soit basée sur le plaisir qu’il a ressenti à écouter tel ou tel fichier (principe du hit-parade sur appel des années 1970, par opposition au top 50 des ventes...).
* Un interprète voudra la baser sur le nombre de fois où le fichier a été écouté
* Un producteur voudra la baser sur nombre de téléchargements...

Là encore, les modes d’interrogation des internautes seront très probablement négociés (âprement) entre branches professionnelles (SACEM, SNEP, producteurs, associations de consommateurs, etc.). Rien n’est simple ni évident quand il s’agit de tarifer l’art, et ce n’est pas nouveau...

"Cela n’impose-t-il pas la mise en place d’un dispositif de surveillance très précis, sur le micro-ordinateur de chaque internaute ?"

Quelle fausse évidence ! Et pourquoi surveiller ? Pourquoi tout simplement ne pas demander aux internautes ce qu’ils font ? Ils vous répondront, sans intérêt à mentir, puisqu’il s’agira d’une activité légale. Pourquoi fliquer ce qui est permis ?

Il y a pas mal de manières de procéder : les internautes pourraient s’aider de logiciels, qu’ils installeraient volontairement sur leur PC, faisant le point de ce qu’ils ont téléchargé, ou écouté. Ils pourraient modifier les données (pour signaler ce qu’ils ont écouté sur leur baladeur ou leur chaîne...), etc, etc.

Il est bien plus simple et bien moins coûteux de procéder par sondage, sur de très gros échantillons, renouvelés fréquemment. N’oublions pas que nous sommes sur Internet : sonder coûte sur internet une fraction de ce que Médiamétrie demande. Un échantillon de 10 000 internautes suffirait largement, mathématiquement, pour qu’apparaissent dans les statistiques des gens très peu écoutés (les fameuses personnes vendant moins de 200 disques par an, dont parle M. Olivennes, seraient repérées par les statistiques et auraient une juste rétribution). Avec le temps, les échantillons pourront croître de manière exponentielle, et arriver à des degrés de finesse parfaitement inédits.

On peut même envisager que le fait de répondre au sondage vous réduise votre cotisation d’un euro, les mois où c’est vous qui êtes de corvée de questionnaire...

D’ailleurs, procéder par sondages est moins coûteux et moins invasif pour la vie privée que la surveillance.


Source : Licence globale : la bonne idée (si on y réfléchit...)


Et je reprend l'idée que j'émettais plus haut : ne semble-t-il pas souhaitable à des Labels tels que Passavant que même en l'absence de licence globale se mette en place un tel système de sondage. C'est techniquement possible, internet permet un tel sondage à grande échelle, ça serait inédit et ça bouleverserait l'image que l'on a du paysage musical. Et je suis prêt à parier que ça forcerait la SACEM à revoir son système de répartition actuel (pour la radio, les bars et pour la redevance pour copie privée).

Car le véritable problème pour les petits labels il est là : ils ne reçoivent rien ou presque de la Sacem ou de la redevance pour copie privée. L'argent il est là pourtant. Faites du lobbying auprès de vos représentants et syndicats pour qu'ils essaient de changer ça au lieu de vous battre contre des moulins à vent (le téléchargement illégal) qui ne représente pas d'argent.

2ème point : l'influence du p2p pour les labels indépendants (même en l'absence de license globale)

C'est sujet à discussion, mais je pense que, très probablement, les choses étant ce qu'elles sont, le téléchargement illégal, objectivement, favorise les ventes des petits labels, pour les raisons suivantes :

- sans p2p, on n'a accès qu'à la musique de grande diffusion, donc quand on est adulte et qu'on a de l'argent, c'est ça qu'on achète. Certaines personnes heureusement ont la chance d'avoir un environnement culturel favorable (famille ou à l'école ou des amis), une curiosité naturelle, etc qui fait que ces gens privilégiés ont accès à une autre culture, moins massive, et représentée par les petits labels.

- avec p2p, comme avec les bibliothèques et les médiathèques, la curiosité naturelle permet d'avoir accès tôt à tout les types de musiques. L'horizon musical et culturel s'ouvre, et quand ces personnes atteigne l'âge adulte, elles aiment non seulement la pop, le rock et la variété mais aussi le jazz, les musiques du monde, la techno, le classique, etc, etc, etc... toutes musiques plutôt diffusée par des labels indépendants.

Donc, même en l'absence de license globale, vu que les revenus des labels indépendants sont surtout issus des ventes de disques, il est important d'augmenter le nombre de ces ventes, donc le nombre de personnes susceptible de connaitre ces labels et ces musiques.

sans p2p : 0 téléchargement illégal, 1000 ventes (chiffres arbitraires)
avec p2p : 10000 téléchargements illégaux, 10000 ventes (chiffres encore plus arbitraires)

On a le choix face à ces chiffres d'être choqué et de refuser que 10000 personnes profitent de ses disques sans payer. Mais on a aussi le droit de se réjouir de vendre 10 fois plus de disques que ce qu'on vendrait normalement. Les deux positions peuvent se défendre.


Ce deuxième point est plus une digression, le plus important c'est le premier point. Et quand philippe Muller dit "j'imagine mal les internautes prendre ce problème à bras le corps", l'année 2005 lui a déjà donné tort. Je n'ai plus les liens, mais pas mal d'internautes ont proposés des solutions techniques précises pour recenser ce qui était téléchargé à l'album près. Les internautes d'une manière générale aiment les technologies, ils aiment aussi les classements, et donc ils sont très motivés pour avoir un système où

Il me semble d'ailleurs que last.fm est un système du genre que je décris : voilà par exemple les albums de jazz dont l'écoute a le plus progressé sur last.fm : http://www.lastfm.fr/music/+hype/jazz

Et pour rire j'ai tapé Fabrice Eulry : il y a 702 écoutes et 16 auditeurs (je ne sais pas ce que ça veut dire, mais en tout cas il existe).

tout ça pour dire que la technologie est prête. Franchement les pouvoirs publics pourraient mettre en place un système comme ça pour la France, avec une ristourne de 10 € sur les impôts si on y a répondu tous les mois par exemple, et on aurait des millions de réponses.
Voilà quelque chose de motivant il me semble...
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Message » 28 Mar 2009 14:03

La question du nombre de gens découvrant un artiste via Internet est à double tranchant. Beaucoup d'artistes n'attireront jamais les foules. Pour eux, l'équilibre entre le petit concert dans l'église du village et la vente des disques à la sortie est satisfaisant à défaut de les rendre riches. Ce ne sont pas de grands artistes mais, comme le dit Fabrice Eulry, ils sont indispensables. Le prix des places, c'est souvent le panier qui tourne ou 10€ quand ce n'est pas moins. Chiffre d'affaire? Les disques viennent améliorer l'ordinaire. Du jour où la musique sera gratuite sur le Net, ces gens ne vendront plus rien et personne ne viendra grâce à une découverte sur Internet parce qu'on n'y parlera pas d'eux.

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Message » 28 Mar 2009 14:04

Philippe Muller a écrit:Si la licence globale passe par un système de redistribution basé sur des enquêtes ou des statistiques, ce système sera nécessairement injuste (je sais, je radote), même avec deux millions de personnes interrogées. Quand j'achète des poireaux, je ne paie pas des pommes de terre. Le principe de la transmission ouverte ne permettra pas de payer les petits. Je suis persuadé que Vincent Bidal fait partie des artistes les plus piratés chez nous et pourtant, Vincent Bidal ne recevra strictement rien, venant de la licence globale parce qu'il n'entrera même pas dans les statistiques.


Si, sur Last.fm Vincent Bidal existe (un peu) :
Last.fm n'est certes pas un système de répartition, c'est juste une espèce de compteur de statistiques.
Et pourtant Vincent Bidal existe : http://www.lastfm.fr/music/Vincent+Bidal (43 écoutes, 4 auditeurs)

Je ne connais pas tous ces trucs là, mais sur deezer aussi il y a des stats non ?
Si quelqu'un utilise Deezer, il pourrait regarder si on trouve les artistes Passavant (Fabrice Eulry et Vincent Bidal par exemple)

D'autre part il y a une autre solution que la statistique : un plugin que l'on ajouterait sur les logiciels de peer2peer qui renverrait sur un serveur central les fichiers téléchargés : 1 téléchargement = 1 compte. Si Vincent BIdal est piraté 2000 fois, il sera compté 2000 fois. Ca pose un autre problème que la stat : il faudrait normaliser les noms de fichiers échangés, mais c'est possible.


Philippe Muller a écrit:Je pense que pour U2, ça ira et même beaucoup mieux qu'avant car, maintenant, ils toucheront là où ils ne touchaient pas.

Les majors ont un bel avenir devant elles et vous n'aurez même pas à faire des choix puisque vous n'aurez aucun pouvoir sur la redistribution.


Les majors sont les plus opposées à la license globale généralisée car elles ont compris, elles, qu'elles avaient tout à y perdre. A la place elle dont des système d'abonnements à tout leur catalogue (tiens mais c'est une license globale privée ça :P ) dont vous êtes mécaniquement exclus. Quand des personnes auront payés 30 € pour avoir accès à tout le catalogue Universal+ Sony +Warner, là c'est sûr que pour ces personnes là vous n'existerez plus du tout.

En fait j'ai passé du temps à expliquer tout ça car à ma grande surprise pas mal de labels indépendants réfléchissent de la même manière que Philippe Muller : la license globale favorisera les majors. Ca me semble tellement évident que c'est faux que je trouve ça bizarre quand même.

Enfin bon, j'ai exposé les argument qui peuvent montrer le contraire. Je ne peux pas faire plus.

Et puis de toute façon tout ça ne dépend pas de nous. Il n'y aura pas de license globale. Je trouve que c'est dommage pour les petits labels et pour la musique en général, car je suis convaincu que ça serait la fin des grosses machines justement. Les petits labels eux se diront "ouf il n'y a pas de license globale, on l'a échappé belle", et puis ils mettront la clé sous la porte pour pas mal d'entre eux (mais pas à cause du téléchargement illégal), et les majors vendront leurs abonnement illimités privés et rigoleront bien d'avoir tués les petits labels, avant de disparaitre à leur tour.
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Message » 28 Mar 2009 14:08

Philippe Muller a écrit:La question du nombre de gens découvrant un artiste via Internet est à double tranchant. Beaucoup d'artistes n'attireront jamais les foules. Pour eux, l'équilibre entre le petit concert dans l'église du village et la vente des disques à la sortie est satisfaisant à défaut de les rendre riches. Ce ne sont pas de grands artistes mais, comme le dit Fabrice Eulry, ils sont indispensables. Le prix des places, c'est souvent le panier qui tourne ou 10€ quand ce n'est pas moins. Chiffre d'affaire? Les disques viennent améliorer l'ordinaire. Du jour où la musique sera gratuite sur le Net, ces gens ne vendront plus rien et personne ne viendra grâce à une découverte sur Internet parce qu'on n'y parlera pas d'eux.

Attention aux dommages collatéraux!


J'avoue ne pas comprendre. Vous dites d'abord que l'on découvre les artistes sur internet et ensuite que personne ne viendra aux concerts parce qu'on ne parlera pas des artistes sur internet ?... C'est un peu contradictoire.

Oublions internet un instant et remontons 20 ans en arrière. Comme tout le monde, je ne compte plus le nombre d'artistes que j'ai découvert par les petites radios ou par les bibliothèques/médiathèque et aux concerts desquels j'ai assisté bien sûr.

Et bien internet n'est qu'un média parmi d'autre. Quelle différence pour l'aspect "publicité pour le concert" que l'artiste soit entendu à la radio, entendu sur un CD emprunté dans une médiathèque, entendu sur un CD téléchargé par p2p ou entendu en streaming sur un site de streaming quelconque ?
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Message » 28 Mar 2009 14:11

et les majors vendront leurs abonnement illimités privés et rigoleront bien d'avoir tués les petits labels, avant de disparaitre à leur tour.


vite ou est ma boite de prozac?! :wink:
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Message » 28 Mar 2009 14:38

Les majors ne disparaîtront pas. La licence par major est ce qu'elles défendront en premier car c'est 100% under control sinon, la licence globale c'est un peu moins bien mais pas si mal quand-même pour elles. L'armada juridique des majors et de la sacem est impressionnante. Ils feront semblant d'accepter la licence globale comme un pis aller mais savent déjà tout le profit qu'ils en tireront. Imaginez: plus de boutiques, de représentants, de galettes, de livrets... du 100% profit. Il suffira de produire quelques titres bien en vue avec force pub et ils seront certains d'être toujours au top des statistiques.

Le lobbying pour les petits labels? c'est quoi? ça existe?

Si le pauvre Vincent Bidal est crédité de 4 auditeurs, autant dire qu'il n'existera pas et Fabrice Eulry sera en fond de tableau. Tout ceci n'a pas d'importance tant que les gens auront envie de consommer du disque car ces artistes vivent en grande partie de la vente de disques en fin de concert. Mais, peut-on croire un seul instant que leur public continuera à leur acheter des disques si la même chose est gratuite sur le Net?

Pour moi, c'est plus simple. J'ai un studio avec un piano qu'on trouve dans peu de studios. Je vendrai toujours mes prestations. Il me suffira d'arrêter le label et c'est tout.
Dernière édition par Philippe Muller le 28 Mar 2009 14:41, édité 1 fois.
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Message » 28 Mar 2009 14:40

Je ne suis pas spécialiste de ces choses ... je vais peut-être dire beaucoup de bêtises ...


Je viens de lire dans une revue de presse que des fournisseurs proposent déjà au grand public des liaisons VPN (Virtual Private Network) pour 5 $ par mois et permettant de télécharger en P2P en échappant à toute surveillance.

Je fréquente des forums de musique où certains inscrits payent des forfaits pour télécharger légalement un certains nombre d'albums sur des sites.


Ca me fait penser que la licence globale ne se fera sans doute pas à mon sens, c'est déjà trop tard. Si elle s'était faite, les petits labels auraient pu s'organiser pour avoir droit au chapitre. C'est trop tard. Et puis de toutes façons, les petits labels indépendants sont par nature ... indépendants :D ! C'est dans leurs gênes et c'est très bien ainsi : ils amènent de la diversité. Mais on ne peut que difficilement leur demander de se regrouper, de s'associer et d'élever la voix ...

Bref ...

A mon sens - et en étant un peu provoquant - on est aussi dans un bête problème de distribution de choux et de carottes entre un producteur et un consommateur. Avec un consommateur qui râle contre les grandes surfaces (on bouffe de la mer.. et les prix sont trop chers), des petits producteurs qui sont étranglés par ces grandes surfaces mais ne font rien (le peuvent-ils ?) pour créer des circuits de distribution alternatifs où les prix seraient plus bas pour le consommateurs et où ces mêmes petits producteurs seraient mieux rétribués pour leur travail, et des gros producteurs qui jouent au jeu du "je te tiens, tu me tiens par la barbichette" avec les gros distributeurs.

Dans le commerce, les révolutions viennent souvent des modes de distribution. C'est ce que nous sommes en train de vivre pour la musique.
syber
 
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Message » 28 Mar 2009 14:53

Le problème a bien été résumé par Haskil et Philippe Muller, notamment: nous sommes dans la plus grande confusion, parce que certains jouent sur l'affect et "virtualisent" une situation bien concrète. Si aux disques (ou aux films), on substitue des pommes ou des haricots, il ne viendra pas à l'idée de grand monde de réclamer le "droit" de spolier le producteur en le privant de la rémunération de son travail. Et pourtant, l'alimentation prime sur les nourritures dites spirituelles...

Il faut bien comprendre que la réalité n'a plus d'importance, puisqu'on est dans une lutte "symbolique": au nom de la "culture", on oppose de gentils "consommateurs" à des méchants "producteurs". D'où l'apparition du fantasme de "gratuité" qui ne servira en fin de compte que les plus puissants, et bien évidemment les sociétés de télécommunication qui ont tout fait pour promouvoir la situation ubuesque dans la quelle nous nous trouvons.

Ce n'est pourtant pas compliqué: si je veux consommer de la musique, je paye (d'une manière ou d'une autre, parce qu'à la radio ou à la télévision, on paye aussi indirectement). L'achat d'un disque (ou d'un fichier numérique) est une forme juste (parce que j'ai quand même plus de chance de pouvoir échapper à la standardisation des grands médias). Si je vais au restaurant, je paye (que je sois dans un grand restaurant ou dans une chaine de restauration rapide). Il ne vient à l'idée de personne d'exiger la gratuité des télécommunications, curieux non ?
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Message » 28 Mar 2009 14:58

C'est tout à fait juste ce que dis Syber.

Et je comprends aussi que Phillippe Muller soit viscéralement allergique à une license globale, à cause du côté "global" justement, où il a peur (peut-être à raison mais je ne crois pas) d'être absorbé. Comme tu dis les labels indépendants sont... indépendants.

je comprends aussi qu'il se voit avant tout comme un artisan, et que de ce point de vue le disque qu'il fabrique soit un (beau) produit avant d'être une oeuvre d'art (ce qui a choqué certains ici). Et que ce beau produit et le support matériel qui va avec sont indissociables pour lui. Du coup le téléchargement (même légal), le virtuel il n'aime pas.

Je pense qu'on peut quand même garder l'aspect artisan et beau produit en passant outre l'objet disque : prenons l'image du musée. Dans un musée il y a plein de beaux produits (et d'oeuvres d'art en fait). Les gens se promènent dans le musée et jouissent de ces oeuvres d'art.

Oublions le téléchargement et imaginons que tous les disques soient disponibles en streaming. Internet deviendrait comme un musée, sauf qu'à la place de tableaux on aurait des albums. Après je ne sais pas comment se ferait la rémunération : peut-être un forfait global (l'entrée du musée) et ensuite une part de rémunération que le visiteur du musée attribuerait à ses albums ou artistes préférés.

Le travail du producteur/label/auteur/artistes serait de produire de nouveaux beaux objets à mettre à disposition dans ce musée.
Et un nouveau métier naitrait (qui existe déjà d'ailleurs) : prescripteur. Il y aurait les prescripteur institutionnels, les prescripteurs privés (les journaux et magazines d'aujourd'hui) et les prescripteurs fanzines (les forums et autres blogs de passionnés).

Tout ça pour dire que l'aspect "je suis un artisan qui produit de beaux objets" n'est pas incompatible avec le virtuel et la dématérialisation si on prend l'exemple du musée.
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Message » 28 Mar 2009 15:02

Crao a écrit:
haskil a écrit:Cela étant, même si c'est un abus de langage simplement parceque la reconnaissance du droit d'auteurs est récente comme je le rappelais et donc largement postérieure à la propriété matérielle, il faut bien le considérer comme une forme de vol.


Encore une fois non : c'est une contrefaçon. Tu vois que toi aussi ton confond :wink:




Je ne confonds rien de rien et tu le sais fort bien vu qu'avant ton intervention je séparais déjà la contrefaçon du vol de bien matériels !

Ce n'est pas en saucissonnant un propos comme tu le fais que l'on fait avancer la discussion. Surtout quand on prend autant de précautions oratoires que j'en avais pris pour expliquer les choses en le contextualisant !
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Message » 28 Mar 2009 15:03

Polonsky a écrit:Le problème a bien été résumé par Haskil et Philippe Muller, notamment: nous sommes dans la plus grande confusion, parce que certains jouent sur l'affect et "virtualisent" une situation bien concrète. Si aux disques (ou aux films), on substitue des pommes ou des haricots, il ne viendra pas à l'idée de grand monde de réclamer le "droit" de spolier le producteur en le privant de la rémunération de son travail. Et pourtant, l'alimentation prime sur les nourritures dites spirituelles...

Il faut bien comprendre que la réalité n'a plus d'importance, puisqu'on est dans une lutte "symbolique": au nom de la "culture", on oppose de gentils "consommateurs" à des méchants "producteurs". D'où l'apparition du fantasme de "gratuité" qui ne servira en fin de compte que les plus puissants, et bien évidemment les sociétés de télécommunication qui ont tout fait pour promouvoir la situation ubuesque dans la quelle nous nous trouvons.

Ce n'est pourtant pas compliqué: si je veux consommer de la musique, je paye (d'une manière ou d'une autre, parce qu'à la radio ou à la télévision, on paye aussi indirectement). L'achat d'un disque (ou d'un fichier numérique) est une forme juste (parce que j'ai quand même plus de chance de pouvoir échapper à la standardisation des grands médias). Si je vais au restaurant, je paye (que je sois dans un grand restaurant ou dans une chaine de restauration rapide). Il ne vient à l'idée de personne d'exiger la gratuité des télécommunications, curieux non ?


Personne ici ne prone la gratuité :roll:
On réfléchit à la forme que pourrait prendre la rémunération suivant le mode de distribution.

Pour reprendre l'exemple du musée, tu payes une entrée et tu peux voir plusieurs tableaux;
Il y a aussi des musées gratuits (payés par tes impots), des jours gratuits.

Personnes n'est volé lorsque les musées sont gratuits le premier dimanche du mois : les tableaux ne disparaissent pas du musée :roll:
Par contre les pommes ou les haricots dont tu parles si tu les voles, là ils disparaissent et ne peuvent plus être mangés par une autre personne le lendemain. Ta comparaison ne tient donc pas...

Et de toutes façons personne ne dit qu'il faut que la musique soit gratuite :roll: On réfléchit à une possibilité de passer d'un système où tu payes pour chaque album à un système d'abonnement (ce qui existe déjà pour la radio, pour les bars, pour la taxe pour copie privée) et pour plein d'abonnement illimités proposés par des majors ou autre.
corsario
 
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Message » 28 Mar 2009 15:11

corsario a écrit:je comprends aussi qu'il se voit avant tout comme un artisan, et que de ce point de vue le disque qu'il fabrique soit un (beau) produit avant d'être une oeuvre d'art (ce qui a choqué certains ici). Et que ce beau produit et le support matériel qui va avec sont indissociables pour lui. Du coup le téléchargement (même légal), le virtuel il n'aime pas.


J'ai été mal compris sur ce coup. Je voulais dire que quand un artiste entre en studio, surtout s'ilest musicien de jazz, il ne se dit pas qu'il vient faire de l'art mais un disque qui va permettre de le faire connaître et de se faire un peu de sous. Je n'ai pas dit qu'il ne soignait pas son travail. Il est musicien et professionnel; il donnera le meilleur de lui-même et sera exigeant. Cette exigence n'est pas vraiment pensée dans le sens de l'art mais plutôt par rapport à sa réputation. Beaucoup de disques sont faits par rapport aux autre. L'intérêt général, il s'en moque assez. Le côté culturel vient loin derrière. Les arguments des internautes, il ne les comprends pas bien et dira toujours: " d'accord mais qui paie? ". Chez les musiciens classiques, c'est souvent différent mais les milieux le sont aussi.

Bien sûr, ils ne sont pas tous comme ça mais les jazzeux sont très près de leurs sous; c'est normal, il n'en ont presque pas.
Dernière édition par Philippe Muller le 28 Mar 2009 15:15, édité 1 fois.
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