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Les installations HiFi des forumeurs de HCFR.

Mon installation évolue

Message » 25 Juin 2023 14:35

Tu as un MP
haskil
 
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Message » 11 Juil 2023 17:07

Bonjour,
j'ai utilisé un minidsp SHD pendant plus d'un an que j'ai revendu car j'ai trouvé l'écoute ennuyeuse et sans vie.
Aussi bien en utilisation filtre actif, correction DIRAC et même en by pass en utilisant uniquement les DACS internes.
Je ne l'ai pas du tout trouvé transparent.
Avez-vous constater le même chose avec le minidsp Flex8 ?

Cordialement

François
flet
 
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Message » 12 Juil 2023 12:55

Ce n'est pas du tout mon impression. Bien au contraire! J'utilise le MiniDsp Flex Eight sur les 7 canaux de mon installation, c'est-à-dire à peu près au maximum de de ses possibilités, tant les cross que les corrections fréquentielles. Selon moi, un appareil très utile, même confronté à une installation développée comme la mienne, et pas trop cher à l'achat. Je ne m'en séparais pour rien au monde. Je n'utilise pas DIRAC. Cordialement Olivier

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Le daim
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Message » 13 Juil 2023 12:06

Le daim a écrit:Ce n'est pas du tout mon impression. Bien au contraire! J'utilise le MiniDsp Flex Eight sur les 7 canaux de mon installation, c'est-à-dire à peu près au maximum de de ses possibilités, tant les cross que les corrections fréquentielles. Selon moi, un appareil très utile, même confronté à une installation développée comme la mienne, et pas trop cher à l'achat. Je ne m'en séparais pour rien au monde. Je n'utilise pas DIRAC. Cordialement Olivier


Bonjour,
très bien, peut être l'exemplaire dont je disposais présentait un défaut, c'est ce que je pense car en HC j'ai un onkyo TXRZ50 sur lequel j'utilise DIRAC et je le trouve nettement plus transparent que le SHD que je possèdais.
flet
 
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Message » 17 Aoû 2023 11:31

On se rappellera que Haskil et moi avions débattu au sujet de diverses versions de l’œuvre de Moussorgski « Les Tableaux d’une Exposition », tableaux du peintre Hartmann aujourd’hui en partie disparus ou oubliés mais que les titres évocateurs donnés par Moussorgski aux différents morceaux de son œuvre nous permettent d’imaginer.

Après avoir comparé la version de Richter au piano (donc la version originale telle qu’elle a été composée) à celle orchestrée par Ravel et dirigée par Reiner avec le Philarmonique de Chicago, j’avais exprimé ma préférence pour la version originale, en estimant que les notes du piano évoquaient mieux que l’habillement orchestral à la fois l’œuvre de cet ami décédé et l’amitié qui le liait à Moussorgski.

Haskil avait suggéré d’écouter aussi la version des Tableaux par le pianiste Moiseiwitsch qu’il appréciait beaucoup. Il avait écrit notamment : «Je préfère beaucoup celle de Benno Moiseiwitsch moins bien enregistrée car plus ancienne, mais musicalement sublime... Moiseiwtisch est l'un des plus grands pianistes du XXe siècle... comme Richter d'ailleurs. Ses tableaux sont moins monumentaux, plus visite d'une exposition justement... De ce point de vue la comparaison entre Richter et Moiseiwitsch qui était lui aussi un géant du clavier, l'un des pianisteérés de Rachmaninov, est instructive. Moiseiwitsch est plus narratif, plus poète, plus souple, plus lyrique... bien plus proche de l'esprit de cette musique que son confrère ne l'a été... C'est passionnant de les confronter. Benno Moiseiwitsch a fait deux versions : une se trouve chez Naxos et l'autre chez Universal (on trouve les deux sur Qobuz) ».

J’ai enfin pu me procurer la version Moiseiwitsch en CD (après avoir essayé en vain de la télécharger depuis Qobuz). L’écoute en fut vraiment révélatrice et je remercie Haskil de son bon conseil. Je constate que tout ce que j’avais pu écrire à propos de la version Richter j’aurais pu l’écrire plus justement encore pour la version Moiseiwitsch. J’avais appréciée certes l’exécution de Richter pour elle-même mais c’était avant tout dans une comparaison avec la version orchestrale de Reiner, c’est-à-dire dans une comparaison entre l’œuvre originale naturellement dépouillée au piano et celle de sa transcription orchestrale qui ne pouvait qu’en donner une restitution différente, évidemment plus somptueusement habillée et qui s’éloignait par là même de sa simplicité originelle.

L’écoute de l’œuvre telle qu’elle nous est restituée par deux pianistes de notoriété est sans doute plus significative puisqu’il s’agit de la même partition jouée sur le même instrument et que cette partition est celle écrite par Moussorgski.

Après avoir écouté attentivement les deux interprétations, mon impression fut que Richter privilégiait un enchainement des différents tableaux selon la logique qu’il voulait nous faire entendre, en privilégiant une restitution pianistique cohérente, plus magistrale sous ses doigts de fer que descriptive, en se souciant moins sans doute de l’évocation particulière de chaque tableau et de la signification mémorielle que le compositeur avait voulu leur donner, à l’opposé de la conception de Moiseiwitsch toute empreinte de la sensibilité descriptive qui est l’environnement naturelle de la visite que fit le compositeur à l’exposition des œuvres de son ami défunt.

Je partage complétement l’admiration de Haskil pour le talent extraordinaire du pianiste Moiseiwitsch. J’ai pu apprécier le pouvoir de ce pianiste d’infléchir sous ses doigts la partition qu’il joue, les notes qui se joignent ou se détachent l’une de l’autre avec d’infimes différences de touché, qui s’enfoncent ou qui effleurent le clavier, qui se laissent entendre ou disparaissent en naissant, qui demeurent un instant suspendues pour mieux faire attendre ce qui suit.

Toute la palette du touché de Moiseiwitsch s’impose dès les premières notes de la Promenade, un court intermède entre différents tableaux qui prend chaque fois qu’il est répété des couleurs sonores particulières. C’est un élément essentiel de la partition qui d’emblée donne le ton à l’interprétation. La Promenade m’avait apparu dès Richter (bien plus que dans la transcription orchestrale) comme la suggestion du parcours amical que le peintre défunt et le musicien auraient pu faire ensemble dans cette exposition transposée dans l’univers de la musique. Une impression ressentie comme une évidence à l’écoute du touché sensoriel de Moiseiwitsch.

Au fil de la Promenade, j’ai noté quelques exemples de tableaux qui ont constitué ma propre promenade dans l’œuvre de Moussorgski.

Par exemple la description du tableau intitulé Bytlo (le n°7 de la partition), celle d’un tombereau (dont on dit qu’il avait de grandes roues) conduit à travers champs par un charretier à la peine qui chante une entêtante comptine polonaise : chez Moiseiwitsch, on l’entend venir, passer devant soi et s’en aller avec à la bouche le même chant monotone, là où chez Richter je n’avais entendu qu’un parfait développement pianistique.

Ou encore au n°6 de la partition, les cris d’enfants dans le tableau intitulé Les Tuileries, ou ceux des disputes entre commères dans le n°12 de la partitionLe Marché de Limoges. C’est plus subtilement suggéré chez Moiseiwitsch, plus plastiquement rendu chez Richter.

Au n°10 de la partition, la rencontre entre les deux juifs ressemble chez Richter à une confrontation entre un personnage riche, sachant vraisemblablement tout de la Torah, et un subalterne pauvre entourant son interlocuteur d’une vaine piaillerie mendiante, occasion pour le pianiste d’une brillante démonstration d’éloquence. Chez Moiseiwitsch, il s’agit moins d’une confrontation que d’un dialogue entre un interlocuteur certes plus vieux ou plus instruit ou plus riche mais à peine imbu de sa supériorité et un condisciple certes plus jeune ou moins savant et probablement quémandant avec insistance mais pas absolument ridicule, si bien que finalement le thème plus solennel de l’un s’enchevêtre dans celui plus tourbillonnant de l’autre, grâce aux innombrables nuances du jeu du pianiste.

Et surtout écouter au n°13 de la partition Les Catacombes, un tableau qui, chez Moiseiwitsch, est peut-être moins profondément enfoui dans les ténèbres que celui de Richter, mais tellement évocateur ensuite des ombres (celle du peintre et du musicien) qui se rencontrent dans une sorte de brouillard à peine translucide répandu autour d’eux par la transposition du thème de la promenade devenu impalpable sous les doigts de Moiseiwitsch.

La fragilité cocasse de La cabane sur des pattes de poule (le n°14 de la partition) est peinte par Moiseiwitsch avec le même souci de la nuance dans un tempo retenu, ce qui lui permet de détailler les rythmes et les couleurs de chacune des séquences, décrivant avec humour dans les sonorités de son piano une lourde construction sur son support dérisoire, tandis que Richter plus rapide et plus impétueux martèle avec virtuosité l’enchainement des rythmes et les couleurs de cet étrange composition.

Enfin La Grande Porte de Kiev, le dernier n° de la partition, le tableau que tout le monde attend pour sa description puissante et éloquente d’un grand édifice imaginaire où le talent de ces deux pianistes de légende se rejoignent pour marquer leur savoir-faire de grand virtuose.


Le CD que je me suis procuré est un des Indispensabes de Diapason. La prise de 1945 date, elle est colorée, manque d’ambitus et est réduite aux fréquences essentielles. Elle demeure néanmoins suffisamment fidèle aux timbres du piano et la magnifique prestation du pianiste parvient sans peine à faire oublier son ancienneté. Et cela malgré un bruit de fond lancinant qu’on finit par ne plus percevoir tellement la musique est belle.

Ce CD, consacré en totalité à Mussorgski, contient en outre cinq mélodies du cycle des Enfantines merveilleusement chantés dans la langue originale par la soprano Nina Dorliac dont la voix légère se plie merveilleusement à toutes les inflexions des humeurs enfantines décrites par la plume enjouée du compositeur ; quatre mélodies du cycle beaucoup plus sombre intitulé Chants et Danses de la Mort qui nous est données par la voix profonde de la basse russe Evgueni Nesterenko ; une très belle exécution de la pièce symphonique qui a pour titre Une Nuit sur le Mont Chauve restituée dans toute sa verdeur orchestrale par Reiner à la tête de son orchestre, le Philarmonique de Chicago (orchestration de Rimsky Korsakof ?). Les prises-de-son plus récentes que celle des Tableaux sont de bonne qualité et dépourvues de bruit parasites.


Ce n’est évidemment que mon avis

Cordialement Olivier

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Le daim
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Message » 17 Aoû 2023 11:48

Voici un texte d’une qualité qu’il est rare de découvrir sur nos forums.

Merci !

Dominique
Dominique-Tanguy
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Message » 17 Aoû 2023 15:30

Je dirais aussi un texte d’une rare qualité,magnifiquement écrit, qui procure un merveilleux moment de lecture.Merci !
Je vais écouter ces interprétations immédiatement.
Dominique.
domaud
 
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Message » 18 Aoû 2023 18:11

Bravo ! Le Daim ton évocation du jeu de Moiseiwsisch est admirable et juste.
haskil
 
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Message » 21 Aoû 2023 11:14

Merci à vous tous qui m'avez lu et avez pris plaisir à me lire. Domaud a-t-il écouter l'interprétation de l'oeuvre de Moussorgski donnée par les deux pianistes et qu'en pense-t-il? Un avis différent du mien ou complémentaire serait, lui aussi, intéressant. Il y a beaucoup d'autres pianistes qui se sont illustrés dans cette oeuvre mais aussi beaucoup de chefs dans la version orchestrale. Cordialement Olivier

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Message » 21 Aoû 2023 19:09

Merci pour ce bel instant de lecture musicale !!
LeBienHeureux
 
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Message » 27 Aoû 2023 10:51

Et merci à toi LeBienHeureux d'avoir pensé à m'envoyer ce message.

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Message » 31 Aoû 2023 17:17

@Le Daim
Pour moi qui n’écoute que peu de classique,et donc pas spécialiste,ma préférence va nettement vers l’interprétation plus posé et romantique de Benno Moiseiwitsch versus Richter,que je trouve trop volontaire.Merci à Haskil et vous Mr Le Daim de me l’avoir fait écouter et apprécier.
domaud
 
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Message » 02 Nov 2023 23:22

A @Le Daim et @Haskil
Vos interventions sur les interprétations musicales sont à l’instar de belles pâtisseries que l'on dévorent des yeux avant de les goûter avec un plaisir respectueux en ne laissant aucune miettes dans l'assiette.

Elles nous encouragent à découvrir les visions des différents interprètes en fonction de leur caractères et de leurs parcours de formation ainsi que le terreau qui les a fait éclore.
Comme les fleurs, c'est le terreau et les conditions climatiques ou d'exposition qui les fera s'épanouir en relâchant les flagrances le plus subtiles.

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Message » 03 Nov 2023 9:46

Cette comparaison culinaire me flatte les papilles!

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