Crao a écrit:Comparer une machine à multiplier les voitures à une machine à multiplier les CD est tout aussi fallacieux tellement les ordres de grandeurs son incomparables. Fabriquer un CD pressé coûte quelques centimes avec boitier et jaquette, pour la voiture rien que la matière première et l'assemblage coûte quelques milliers d'euro.
Par contre la duplication du livre est tout à faire comparable, et a d'ailleurs connu les mêmes problèmes que le CD ou la K7, notamment avec les photocopies dans les établissements scolaires. Je me souviens du temps où j'étais étudiant il y a 10 ans de cela, où un livre neuf coûtait dans les 300 Frs et sa version photocopiée 70 Frs. Quand on est étudiant sans trop d'argent, on hésite pas mal...
On ne peut pas comparer ainsi la copie d'un CD sur un CD-R avec la photocopie d'un livre et sa fabrication : le premier se fait en 10 minutes pour un prix très bas. La fabrication d'un livre photocopié prend du temps et coute de l'argent... et même éventuellement beaucoup plus d'argent que le prix du livre neuf... Photcopier un livre de poche de 200 pages doit couter 10 ou 20 fois plus cher que le prix du livre de poche sans compter le temps passé... qui photocopie des livres de poches ? Des partitions fort chères oui. Des livres de facs très chers : oui encore... A moins de le faire sur les photocopieuses de la boite ou l'on travaille : faute lourde, lienciement à la clef...
Si copier un CD prenait des plombes et exigeait des manipulations nombreuses et finissait par couter aussi cher que le CD originel... personne ne copierait et l'on en reviendrait à l'époque anté mini K7 ou la copie sur bandes mangnétiques en 19 cm/s ou 38 cm/s coutait beaucoup plus cher que le LP copié... et donc quasi personne ne le faisait...
La vérité est là et nulle part ailleurs : la copie d'un CD est tenue pour gratuite et le piratage par copie illicite ou téléchargement de fichiers illicite tout autant !
Quant à la voiture : ce n'est pas le prix de l'objet qui change quoi que ce soit au fait que s'il existait une machine à dupliquer les voitures, mais aussi les ordinateurs et les livres ai-je volontairement écrit pour s'affranchir de ce problème du prix élevé de la chose copiée (et je pourrais ajouter les pommes et les yaourts)... s'en serait fini de tous ces produits d'un point de vue création.
La notion de vol appliqué à la chose immatérielle est contestée par de nombreux juristes, évidemment, et cela n'étonne guère : quand on considére aussi certaines décisions un peu sottes (affaire Johnny que l'on a qualifié de propriétaire des bandes de ses chansons... quand seule sa voix était à lui !).
Cela étant, même si c'est un abus de langage simplement parceque la reconnaissance du droit d'auteurs est récente comme je le rappelais et donc largement postérieure à la propriété matérielle, il faut bien le considérer comme une forme de vol. Certains emportés par leur idéologie du tout grauit sur le net vont bien jusqu'à prétendre que le piratage fait vendre et que la scène est plus vraie que le disque.
Et prétendre qu'un vol d'un bien matériel se caractérise par le fait qu'on dépossède forcément celui qui en est la victime n'est pas fondé sans ambiguité : si l'on me vole des choses que je laisse volontairement pourrir dehors, c'est un vol. Et pourtant je ne souffrirais pas économiquement de ce vol. Mais cela m'appartient.