ghozze a écrit:ohl a écrit:Pour l'heure, je suis curieux de savoir à quoi pense Ohl pour la poursuite des écoutes.
Je vais chercher aussi des enregistrements que j'espère discriminants.
J'avais avant cette journée du 22, un a-priori sur les "enregistrements" discriminants et le type d'écoute mais je n'en ai pas trop parlé afin d'éviter d'influencer les essais :
- il me semble qu'il faut écouter des extraits très courts avec un passage instantané entre A, B et X, sachant que la mémoire auditive est de l'ordre de quelques secondes seulement. Moi si je fais un ABX de niveau ou de phase absolue ou de délai de groupe, je n'écoute pas plus de 2 secondes.
- je pense que la musique n'est pas vraiment le meilleur message pour écouter les différences. D'une part parce qu'on est souvent impliqué émotionnellement (j'adore ce pianiste, ce morceau est superbement enregistré, etc...) et que la répétivité n'est pas suffisante. Par exemple, rien ne vaut le bruit rose pour équilibrer des niveaux et pour détecter des anomalies de réponse en fréquence. Pour la phase dans le grave, il faut un signal triangulaire, pour la disto : écoutez du sinus, etc, etc...
Ces signaux ne sont pas toujours très agréables à écouter et peuvent être fatiguants. Et il faut connaître préalablement les défauts que l'on cherche à entendre. J'ai l'impression que PIO est un peu dans le même genre d'écoute avec ses disques bizarres !
Ce n'est que mon opinion, il y a peut-être des extraits musicaux aussi discriminants avec le gros avantage d'écoutes agréables, il s'agit juste de les trouver !
Peut-être une idée pour les câbles : il faudrait vraiment trouver un câbles à caractéristiques particulières (càd un vrai défaut), trouver le(s) son(s) discriminant(s) pour ce câble puis essayer ce son sur des câbles classiques.
Très intéressant. Si je comprends bien, vous apportez de l'eau à mon moulin lorsque je dis que le protocole d'une procédure ABX n'est pas une séance d' "écoute", mais une séance de mesures qui relève davantage de performances d'un appareil de laboratoire fabriqué à cet effet que de l'appréhension d'un son par un être humain quel qu'il soit...
Si les humains pouvaient se satisfaire de sons de bruits roses, de bruits blancs, d'autres qui lavent plus blanc et de tout autre bruit, ils n'auraient jamais inventé la musique... Par ex., ils disent que les oiseaux chantent car ils n'entendent pas un bruit émis par les oiseaux, mais un « chant » : ils en entendent une représentation, un « enchantement » c'est le cas de le dire de la « réalité oiseau » et de son langage, à partir d'une construction mentale culturelle symbolique... humaine : la musique (c'est la musique qui rend beaux les sons de la nature, et pas l'inverse)...
En n'utilisant sur des durées ultra-courtes que des bruits (blancs, roses) dépourvus autant que faire se peut de tout motif symbolique susceptible d' « enchanter » l'écoute, on fragilise l' "écoutant" car il ne peut s'appuyer sur une construction mentale du son... En principe, car c'est quand même ce qu'il cherchera instinctivement à faire au cours du test.
Pourtant, chaque son qu'il entendra étant unique et ultra-court, il est condamné à n'exercer que le premier terme du tryptique perception-se souvenir-juger (réduction au stimuli-réponse) : percevoir et rien de plus, ce qu'il n'effectue presque jamais
consciemment dans la vie courante, c'est-à-dire entendre avec la conscience immédiate qu'on entend et rien d'autre qu'entendre, donc même pas écouter car écouter c'est plus qu'entendre, c'est se construire instantanément une image mentale de ce qu'on perçoit auditivement...
Entendre
consciemment est beaucoup plus difficile qu'écouter, d'où le malaise éprouvé par les participants au cours et à l'issue de ce genre de test, et l'étonnement devant leurs performances erratiques qui débouchent sur des commentaires... mitigés...
Je vais essayer de ne pas rentrer dans un débat pro/anti ABX (déjà fait avec ghozze et surtout sans intérêt sur ce fil du moins), mais de rapporter notre expérience de samedi.
Je me suis concentré, ah ça oui, mais je ne me suis jamais pour autant senti transformé en
appareil de mesure et je ne comprend pas, à l'aune de mes sensations de samedi, ce que ça pourrait bien voulioir signifier. Je ne me suis en outre senti ni fatigué ni généralement stressé. Mais le stress n'est de toute façon pas toujours, pour moi du moins, un facteur limitant.
J'ai préféré pour ma part écouter des disques et des morceaux que je ne connaissais pas pour ne pas me laisser envahir par la musique ou l'émotion qu'elle me procure. Car l'émotion, je l'obtient déjà très bien sur ma base i-pod à 90 euros quand j'écoute les Vepres de Monteverdi. Ecouter des morceaux que je ne connaissais pas m'a semblé faciliter ma concentration sur l'objet du test, objet qui semble perdu de vue par Ghozze : nous n'avons pas testé la "musicalité" des appareils, quelque soit le sens qu'on donne à ce terme, mais seulement tenter de discerner des différences entre eux. A cet égard on aurait pu passer l'enregistrement d'un train entrant en gare avec les bruits de foule que ça n'aurait rien changé pour moi, l'ampli A a-t-il le même son que B, tiens, par exemple sur la spatialisation !
Nous n'avons toutefois écouté que de la musique, sauf pour régler les niveaux. il serait vain d'essayer de régler le niveau sur un message musical sans cesse changeant (en niveau comme en spectre, sans parler des écarts dynamiques). Erreurs garanties. Quoique nous ne l'ayons pas fait, il me parait aussi très compréhensible que, sur le critère de réponse en fréquence comme l'a expliqué Ohl - ce serait bien de le lire jusqu'au bout -, un bruit rose soit plus adéquat qu'un message musical. Quand je distingue des différences entre deux tirages photo, peut m'importe la qualité de l'oeuvre et, sur certains critères, une mire sera de surcroît bien plus efficace.
Le reste du propos de ghozze me semble théorique ou obscur. Mieux vaut rester sur l'expérimentation de samedi, du moins sur ce fil.